A propos de...

35 ans, chef de groupe, marié on me décrit souvent comme froid et hautain de prime abord. Une fois qu'on me connaît les avis sont différents. Toutefois, on m'aime ou on ne m'aime pas mais c'est rarement l'indifférence qui prime.

samedi, septembre 09, 2006

Un jour mon prince viendra !

En de rares occasions de grâce, nous avons l’insigne honneur d’avoir la visite du N°1 de la société : J’ai nommé le grand chef, le grand manitou, celui qui fait et défait les hommes de pouvoir. Dans ces moments, la fébrilité de nos veules et poltron dirigeants les met en état de transe. Il faut faire bonne impression au maître si on veut avoir un avenir chez Décadence S.A. Au summum de son intelligence, la direction fait passer un mail désespéré à l’ensemble de la force laborieuse avec un contenu qui ferait hurler de rire n’importe quel crétin tant sa vacuité est énorme. Pour résumer, il faut ranger les bureaux pour la venue du roi !

Ranger les bureaux serait donc un moyen de faire bonne impression ? Ca frise l’imbécillité absolue, en ce qui me concerne si j’étais dirigeant et que je ne voyais rien sur les bureaux des hommes qui travaillent pour mon entreprise, je me ferai du souci. Je me poserait la question de savoir ce que fabriquent cette multitude de personne au milieu de services vierge de tous papiers ! Mais là, rien ne se passe, on fait les femmes de ménage pour recevoir un gros bonnet : pathétique.

Au rang des absurdité, se trouve aussi une sorte de fausse modestie des grands patrons chez Décadence S.A. Ils ont besoin de s’humaniser, de montrer à leur troupes qu’ils sont comme eux, qu’ils partagent leur quotidien, qu’ils communient avec eux. Alors quand le grand chef fait son apparition c’est pour finir à la cantine et manger « à la bonne franquette » comme un employé quelconque. Par contre, une fois que la représentation est fini c’est hôtel de luxe, jet privé et grands restaurants. Quelle hypocrisie, quels mensonges, quelles insultes envers les autres ! C’est gentil de nous prendre pour des cons mais il ne faut pas pousser !

L’incroyable manque de tact de ce genre de personnage est à peine croyable. En effet, malgré tout un dirigeant de grande envergure exerce une fascination sur ses subordonnés. L’envoûtement de la réussite très certainement. C’est pourquoi, il est bien venu de faire un geste vers les autres pour tenter de fortifier ce lien et cette admiration latente. Hélas, le mépris est grand. Les petites mains ont bien fait tous leurs devoirs de rangement et tout brillait tel un sous neuf. La récompense du devoir accompli : Le néant. Le goujat arrive dans les bureaux, il rentre dans une réunion et il s’envole !?!

Moralité : Un grand chef se fout royalement de ce qui se passe chez Décadence S.A., il veut voir les résultats, le cashflow, l’EBIT et ça va bien. Le reste est totalement sans intérêt pour lui. Quel intérêt à faire un tour dans les étages pour saluer une bande d’abrutis ? Pourquoi perdre son temps en vaines parlotes ? Pourquoi se rabaisser au niveau de vils roturiers ?

Souvent de petites attentions peuvent changer la physionomie d’une société, lui donner un élan nouveau, fédérer des hommes autour d’un projet commun, leur donner envie de se battre. Chez Décadence S.A. on ignore totalement ce que cela peut vouloir dire. L’employé reste un numéro et on lui fait bien comprendre que s’il n’est pas content la porte est grande ouverte. Je dois dire qu’avec de tels encouragements, les troupes vont faire preuve d’un zèle hors du commun !

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