A propos de...

35 ans, chef de groupe, marié on me décrit souvent comme froid et hautain de prime abord. Une fois qu'on me connaît les avis sont différents. Toutefois, on m'aime ou on ne m'aime pas mais c'est rarement l'indifférence qui prime.

dimanche, juin 25, 2006

Le vent du renouveau

Bien évidemment toutes les belles histoires ont une fin et c'est sans regret que l'on va se séparer de notre prétentieux directeur marketing. Il a fini par se faire virer. Ses appuis étrangers ne lui ont pas suffit. Le pauvre petit, quand il a annoncé sont départ (ce que tout le monde savait depuis au moins un mois), il avait presque la larme à l'oeil. Il partait évidemment pour un projet personnel selon la direction, selon lui pour un désaccord sur la stratégie managériale et globale de l'entreprise.

Il faut dire que j'ai failli m'étouffer face à ses mots. Son niveau de manager étant plutôt infrahumain, on aurait pu penser à une grosse blague de mauvais goût. Mais, il était très sérieux ! Pour résumé, il est persuadé que l'entreprise se prive de son meilleur éléments et qu'elle fait une grosse erreur. S'il savait, il est détesté de son équipe mais également de l'ensemble des cadres supérieurs y compris le DG. J'avais rarement vu une personne faire une telle unanimité.

Il frise le génie avec son arrogance et sa suffisance. Le seul souci pour lui c'est qu'il va devoir retrouver un boulot et là ça ne va pas être simple. Il a intérêt à changer de secteur car ses brillants résultats dans la branche sont connus de tous. Il faut qu'il vogue désormais vers de nouveaux horizons. Il faut dire qu'il y a tellement de sociétés pleines de vitalités qu'il est en mesure de couler grâce à son incompétence et son aveuglement.

Il va falloir qu'il se mette aussi à bosser le bougre car il n'arrivera pas en terrain conquis et protégé des dieux (à moins que son papa ou sa maman lui trouve un boulot chez des amis). Enfin, dans tous les cas, on lui souhaite bon vent et surtout bon débarras. On ne sait pas à quelle sauce nous allons être mangés mais en tout cas, on savait que l'assaisonnement actuel avait dépassé depuis longtemps sa date de péremption.

Sur le nouveau, il n'y a pas de surprise, dès qu'un nouveau dirigeant prend des fonctions, il entraîne dans son sillage tous les chacals qui suivent leur roi lions. Ils attendent qu'il soit repus de son festin avant de prendre leur propre part parmi les restes. Les charognards étaient donc aux aguets, prêt à bondir et se repaître de la carcasse de la victime sacrifiée. Voilà tout est fait et rentre dans l'ordre.

Je ne vais pas condamner, notre novice car il faut attendre avant de donner une quelconque évaluation. Les mois qui viennent seront décisifs dans le succès ou l'échec du directeur fraîchement intégré. Souhaitons lui bonne chance car chez Décadence S.A. il en aura besoin. Pour survivre dans l'entreprise, il en aura bien besoin et elle ne sera pas suffisante pour sauver sa peau si les évènements tournent mal !

dimanche, juin 11, 2006

Une Pause

Cette semaine, je n'ai pas envie de me lancer dans une nouvelle attaque entreprenariale. Cela viendra mais en ce moment, je suis très occupé par d'autres choses. Donc disons que c'est un coup pour rien cette fois. D'ailleurs, je pense aussi élargir les réflexion de ce blog à tout ce qui peut être lié à la bonté humaine dans l'entreprise evidemment mais aussi toutes les bonnes choses qui existent à l'extérieure.

Je pense que les sujets sont intarissables car il existe tellement d'absurdités qu'il faudrait plusieurs vies pour les décrires. Et puis dans cette France ou il fait bon vivre, le spectacle de la fin d'une époque recèle tout ce qu'il y a de consternant et de pathétiques.

Esperons que très vite nous saurons nous réinventer et aller de l'avant car ce qui nous guette, c'est qu'un jour on parle de la France comme de l'Egypte ou de la Perse (L'Iran aujourd'hui). Pays qui ont connu une immense puissance et un rayonnement mondial avant de sombrer vaincu par l'illusion de l'éternité. Oui toutes les grandes puissances ont connu leur heure de gloire et se sont effondrées à plus ou moins long terme. Leur déclin démontre qu'elles ont été incapable de penser le monde qui les entourait, incapable de voir la modernté et la vitalité qui affluait chez les autres. Incapable aussi de penser qu'un jour elles pouvaient être surclassées. Ce complexe de supériorité se paye très cher.

Il faudra plus que de la bonne volonté pour redresser la barre, il faudra souffrir bien plus que nous l'imaginons. Mais tout vaut mieux que de sombrer définitivement...

samedi, juin 03, 2006

Comment virer un indesirable

Chez Décadence S.A., on a parfois envi de se séparer d’un salarié. Le problème, c’est que lui n’est pas très motivé pour se séparer de cette bonne vielle entreprise. Ce désir de changement est souvent justifié par des motifs très nobles : Rivalité, détestations, délit de sale gueule, changement de direction qui veut faire table rase du passé etc. Certaines bonnes âmes partent d’elles même mais il reste une portion d’irréductibles. Ces individus ne laissent pas le choix, il faut les éliminer et là tous les moyens sont bons.

Différentes pratiques peuvent être mises en vigueur. Elles sont rarement angéliques mais elles remportent toutes un vif succès. Première option : La pression et le dénigrement. Pratique très sympathique consistant à faire pression sur le collaborateur en lui demandant des choses impossibles dans des délais délirants pour faire la preuve de son incapacité. Rabaisser les gens, les traiter comme des moins que rien est un concept porteur pour les faire démissionner. Au bout d’un moment, l’écoeurement doit le pousser à partir de lui-même.

Parfois, la cible est dure au mal, il est temps de passer à la vitesse supérieure. Il faut guetter sa proie et la pousser grâce au stress à faire une erreur. Dès qu’elle est accomplie, vous pouvez lui adresser une lettre d’avertissement avec blâme etc. Une fois que le dossier est bien chargé, vous pouvez vous débarrasser de l’intrus par un licenciement pour faute grave. Le gros avantage de ce petit plan, c’est qu’il ne vous coûtera pas un cent. Attention, il faut avoir un dossier solide car en cas de Prud’Homme ça peut être onéreux. L’objectif n’est pas de perdre de l’argent (on est tout de même chez Décadence S.A. une entreprise qui aime ses employés !).

Dans d’autres circonstances, la position plutôt élevée du parasite est complexe à gérer. Qu’à cela ne tienne, il faut sortir la grosse artillerie : La promotion placard. Si tout espoir est perdu, reléguer l’indésirable dans un bureau miteux au fond d’une cave sans lumière est un bon moyen de faire craquer l’ami de trente ans. Les ordres sont stricts, ne pas lui parler, l’ignorer en toutes circonstances, faire en sorte qu’il s’ennuie à en mourir en ne lui offrant aucun moyen de distraction (il faut donc couper sa connexion internet, supprimer les jeux potentiels pré installés sur son P.C. etc.). Si possible le dénigrer pour lui assurer une réputation épouvantable. S’il ne meurt pas d’ennui au moins il finira tôt ou tard par démissionner.

Ce qui est sûr c’est qu’il existe un nombre incommensurable de coups fourrés susceptible de vous faire perdre votre job. Quand une entreprise veut votre peau, elle fini toujours par l’avoir. Le seul moyen de se protéger, c’est d’ouvrir les yeux, de bien garder toute note potentiellement utile afin que, le jour où on décide de vous virer, vous puissiez négocier votre départ. Rassurez vous, la plupart du temps vous n’êtes pas en cause. On ne devient pas subitement mauvais, vous êtes juste en décalage avec votre hiérarchie ou la stratégie de l’entreprise (formule consacrée pour être poli).

On dit souvent : « un tel est parti de l’entreprise car il avait un projet personnel ». Tu parles, le décryptage est : « ce nouveau connard de chef, ne veut plus voir ma tronche. Il a décidé de se débarrasser de moi par tous les moyens. Comme il est pressé, il préfère me filer un chèque plutôt que de jouer la montre ». Dans d’autre cas, c’est la promotion du neveu du patron qui vous fait partir car vous occupez la place qu il a promise au petit ! Le pire moment pour un salarié c’est le changement de direction. Le nouveau D.G. débarque rarement seul, il apporte dans ses bagages une équipe de courtisans qui lui sont voués corps et âmes. Vous faites donc rarement le poids. Et le moment est venu de faire ses valises.

Finalement, la compétence ne sauve de rien, elle n’est pas un bouclier invulnérable. La compétence est un outil nécessaire mais pas suffisant. Regardez le nombre d’incompétents qui réussissent car meilleurs flagorneurs. La moralité : Remplissez votre carnet d’adresse en premier, vous aurez tout le temps de vous perfectionner en remplissant votre tête après !