A propos de...

35 ans, chef de groupe, marié on me décrit souvent comme froid et hautain de prime abord. Une fois qu'on me connaît les avis sont différents. Toutefois, on m'aime ou on ne m'aime pas mais c'est rarement l'indifférence qui prime.

lundi, mai 16, 2011

Le manager : Le syndrome Robespierre

Nous vivons des temps bien troubles. En particulier dans le domaine du top management. Faudrait plutôt dire flop management. Dans la croyance moderne du manager performant, il faut pour obtenir des résultats que le manager face régner une sorte de terreur. Il doit mettre la pression pour que les autres travaillent mieux. Il ne doit surtout rien écouter et décider de tout. Nous sommes face au manager omnipotent et omniscient vanté pour son intelligence, pour sa culture du résultats et aussi pour les résultats qu'il a obtenu dans sa précédente société. Chez Décadence SA on adore ce type de manager. Mais regardons de plus près ce qui se passe. Décortiquons, creusons pour savoir qu'en est il réellement ?

Surprise, le manager Robespierre n'a jamais les résultats escomptés. Étrange ! Il est colérique et fait régner la terreur. Plus personne ne se manifeste, les problèmes sont occultés et on lui sert du tout va bien madame la marquise toute la journée. Pourquoi ? Évident, les managers n-1 du top manager ont peur. Peur pour leur peau bien sûr alors black out sur tout ce qui pourrait aller mal. Personne n'a envie de se faire détruire par un maniaque psychopathe incapable d'écouter un problème plus de deux secondes sans rentrer dans une fureur noir et réclamant des têtes face à tant d'incompétence. Conséquence comme il vit dans le monde tout va bien les décisions qu'il prend son erronées. Ce qui est formidable c'est que le manager Robespierre comme son illustre prédécesseur trace son chemin vers l'échafaud et la tête qui finira par tomber sera la sienne. Amusant et jouissif pour les soldats Décadence SA qui seront ravi de se débarrasser du tyran !

Surprise également car la pression pour obtenir des résultats  s'avère également vaine. Au début, la pression cela peu marcher mais quand la cocotte minute et en permanence sous pression, soit elle se dilate pour l'absorber, soit elle éclate. Dans les deux cas, c'est contre productif. On se fait à tout même à une intense pression. Dans ce cas ou les équipes explosent et partent à la concurrence, ce qui saigne l'entreprise. Soit on s'habitue et alors la pression étant le lot commun on finit par l'ignorer, ne plus la voir. Elle finit par être inopérante et donc totalement absurde et inutile. Une fois de plus, notre manager Robespierre terroriste du quotidien finit par avoir une image de mou auprès du bord. Et oui un manager qui met la pression alors qu'il ne se passe rien ce ne serait pas un incompétent, un vendeur de rêve. Une fois de plus, le soldat de Décadence SA attend son heure. Fait le dos rond pour vivre la destitution du général crétin.

Surprise également décider de tout, rien écouter. Le manager Robespierre n'a pas besoin des autres puisqu'il est un véritable dieu vivant. Tant mieux pour lui mais il n'échappe pas à la règle qui veut qu'on est moins bête à plusieurs que tout seul. Donc il finit par être con voire très con et à s'enfermer dedans. Obstination, narcissisme, ego sur dimensionné de belle compétences pour le manager moderne. Quelle valorisation de valeurs ! Quelle intelligence des conseils d'administration, qu'elle pertinence des cabinets de recrutements. Et moi qui croyait que les stratégies gagnantes reposaient sur un projet d'entreprise, sur une vision long terme de l'activité, sur le charisme personnelle d'un leader, sur sa capacité à fédérer les hommes autour d'un projet, sur une personnalité ferme et décidée mais juste et capable d'écoute. Que je suis bête ! On préfère largement des valeurs négatives car il faut que ça crache de l'EBIT enfin.

Oui, une entreprise n'est pas une association loi 1901 cependant, il existe un certain nombre de valeurs indispensable au bon fonctionnement de cet organisme fragile et délicat. Dès que le vers et dans la pomme, il est difficile de changer les choses mais ce n'est pas impossible. Comme on n'écrase pas un cafard avec un bazooka, le traitement de l'entreprise doit être un cocktail équilibré entre contrainte et opportunités. Quand le manager reste dans la contrainte rien ne peut se passer. On doit laisser des temps de respiration sans quoi l'asphyxie est proche. Chez Décadence SA l'EBIT m'a tuer !!! Et dire qu'on avait de l'or entre les mains, faut vraiment faire preuve d'un niveau de connerie qui dépasse l'entendement. Enfin au bout du compte c'est pas mon argent et puis le manager Robespierre, on le verra monter sur l'échafaud et personne ne versera de larmes sur lui bien au contraire.

Le manager  Robespierre aime bien le "me too". S'il a réussi quelque chose auparavant ( à priori c'est pour cela qu'on le recrute !), il a une tendance à la fainéantise, il refait ce qu'il a déjà fait parce que ça marche. Erreur, Erreur, Erreur. Ce qui a marché avant n'est pas systématiquement destiné à marcher après. Bien au contraire, dans la plupart des cas, c'est la catastrophe. Parce qu'en on change d'entreprise, l'ADN n'est pas le même, l'état d'esprit est différent, les fondamentaux sont également profondément dissemblables. Mais en dépit du bon sens. En dépit de la fulgurance de leur soit disant intelligence, le manager Robespierre refait ce qui avait marché avant et là c'est le drame. Le sauveur devient le fossoyeur !

Moralité : trouvons des managers moins "brillants" pour revenir à des fondamentaux plus simples. Un projet , une vision, du charisme, du management participatif et de la cohésion. Peut être alors auront nous une chance d'être sauvé. Mais quand l'EBIT est là, le sens commun disparaît car il faut que les chiffres parlent et on a pas le temps. Alors il faut un terroriste, une malade mentale capable de secouer la machine, de presser l'orange. Mais quand il n'y a plus de jus y'en à plus ! Sans un retour à des valeurs véritables, les résultats seront pour longtemps mauvais sans espoir de retour. On voit ainsi disparaître tout les jours des fleurons de l'industrie ainsi. Quand au manager Robespierre, à la différence de son prédécesseur qui n'a pu nuire qu'un temps, une fois limogé, il continuera ses noirs dessins ailleurs. Il coulera une autre boite qui vantait ses qualité exceptionnelles et continuera ses dégâts parce que c'est ce que veulent les conseils d'administration : du dur à cuire. Ils finiront par creuser leur propre tombe mais qui s'en inquiète ? Personne.