A propos de...

35 ans, chef de groupe, marié on me décrit souvent comme froid et hautain de prime abord. Une fois qu'on me connaît les avis sont différents. Toutefois, on m'aime ou on ne m'aime pas mais c'est rarement l'indifférence qui prime.

samedi, octobre 28, 2006

le pseudo manager ou le complexe messianique

Chez Décadence S.A. la franche rigolade est quotidienne. Que dis-je le pathétique nous colle à la peau. L’entreprise est un lieu de vie. Nous devrions donc avoir des personnes aptes au plus élémentaire management. Et bien non, nous sommes confronté à une situation paradoxale qui veut que nos managers peuvent se targuer de « nombreuses qualités » mais pas de celles inhérentes à leur poste ! Déjà inapte à fédérer et à entraîner derrières eux des hommes sur un projet commun, ils font preuve d’une étonnante absurdité lorsqu’ils sont impliqué dans le processus de décision.

Pour prendre une bonne décision, il faut savoir déléguer des tâches et faire confiance aux spécialistes missionnés pour apporter les éléments nécessaires à la décision. Chez Décadence S.A. les managers savent déléguer plus que de raison. Comme ça, ils n’ont rien à faire et se complaise dans une oisiveté navrante. Ils délèguent tout et n’importe quoi et se prennent pour des chefs d’orchestre qui finissent par accoucher d’une sublime cacophonie. En clair, le boss téléphone pour accomplir un travail quelconque. Dans la seconde qui suit votre chef et sur votre dos pour que vous réalisiez le boulot. Il repart enfin dans son bureau rongeant son frein en attendant que vous ayez terminé. Il n’oubliera pas bien sur de vous rappeler dix fois pour vous mettre la pression afin que ce soit terminé pour hier ! Il accepte toujours des délais ahurissant vu qu’il n’a aucune idée du temps que cela peut prendre.

Une fois la mission accomplie, vous rendez votre copie. Comme votre supérieur n’y comprend rien, il prend des notes pour retranscrire vos éléments. Ensuite, il part la fleur au fusil expliquer les fruits de SON travail et récolter les lauriers. Amusante conception de l’équité !

Si les décisions à prendre sont complexes, votre chef doit avoir recours à votre expertise. Il doit vous emmener avec lui pour apporter des éclaircissements. Pour une fois vous pensez enfin que l’on pourra reconnaître votre travail. Vous imaginez pouvoir démontrer un certain nombre de choses. ERREUR, ERREUR, ERREUR.

Il manque une deuxième qualité essentielle à nos chefs : la capacité d’écoute. Vous entamez une démonstration avec des arguments à l’appuie. C’est très utile mais cela ne change rien. Les chefs ont déjà une idée de ce qu’il faut faire. Vous êtes là uniquement pour la forme, pour les rassurer. Ils survolent ce que vous dites et les décisions tombent à l’emporte pièce. Pourquoi ? Parce que chez Décadence S.A nous avons les décideurs les plus « intelligents » du monde. Ils ont une qualité unique : Ils sont omniscient !

La boucle est bouclée. Personne ne vous respecte, personne ne vous écoute. Vous travaillez sans repères avec perplexité. Il suffirait de peu de chose pour que cela change, pour que de grosses erreurs soient évitées et que vous vous entiez mieux dans votre peau. Mais rien ne vient. Alors lentement mais sûrement vous vous délitez jusqu’au jour où le départ sera inéluctable.

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Ca me rappelle une aventure. Je travaillais pour une boite à Marseille, et le siège parisien avait demandé aux exécutants comme moi, des retours au sujet d'un nouveau système informatique. Sauf que le chef d'agence bloquait toutes les idées jugées intéressantes et se les attribuait sans vergogne. Les tenants et les aboutissants "psychologiques" menant à ce genre de comportements ne sont pas très obscurs. Il y a simplement des gens qui ne vivent pas sur la même planète, prononcent des mots qui ne veulent pas dire la même chose, certains idées ou mots concepts sont totalement ignorées par certains, certaines émotions aussi. En gros, y a les porcs et les autres. Chuis remontée...

Theodose a dit…

La fameuse histoire de la bonne idée, nous l'avons tous vécu. Les bonnes idées sont issues de nos chefs, les mauvaises de leurs imbéciles de subordonnés.
C'est un principe de base immuable. Ce comportement imbécile est motivé par la peur de l'autre. Ils ont peur de se faire piquer leur place. La bétise s'incarne partout, se reproduit vite et le porc ne se laisse pas facilement transformer en charcuterie !

Anonyme a dit…

Je pense que la devise du manager devrait être : "Tout se délègue, sauf la responsabilité".
J'ai eu un chef comme ça qui n'acceptait pas que l'on dise "ce n'est pas moi qui ait fait l'erreur, mais mon subordonné" et il nous apprenait à répondre des gens avec qui nous travaillons. Plus fort, il s'appliquait la méthode à lui-même !
Mais il est malheureusement en retraite...

Theodose a dit…

Tibo > Tu as eu beaucoup de chance. Je ne crois pas que ce type de manager soit encore sur le marché !