A propos de...

35 ans, chef de groupe, marié on me décrit souvent comme froid et hautain de prime abord. Une fois qu'on me connaît les avis sont différents. Toutefois, on m'aime ou on ne m'aime pas mais c'est rarement l'indifférence qui prime.

samedi, septembre 30, 2006

Règlement de compte à OK Corral

Ca y est c’est fini. Le suspens est levé, la nomination tant attendue est enfin tombée. And the winner is : Le plus jeune et le moins expérimenté de tous. Toutefois ce n’est certainement pas le moins brillant mais les dents ont grincées. On peut supposer que la cooptation copinage à joué à plein comme de coutume. Son prédécesseur ayant certainement tout fait pour que son poulain soit l’heureux élu. Le nouveau messie aura une charge des plus ardue. Il devra s’imposer malgré son jeune age et faire preuve de crédibilité auprès de ses interlocuteurs. Enfin, il devra manager des troupes qui ne vont pas oublier de sitôt qu'elles se sont fait piquer la place. Il faudra aussi gérer d’éventuelles défections motivées par la déception de ne pas avoir était le gagnant dans cette course de fond.

Tout un programme et beaucoup d’action pour les mois qui viennent. Il faudra aussi pour lui faire face aux coups fourrés car être propulsé ainsi au sein de Décadence S.A. au nez et à la barbe de certains vous promet de solides inimitiés. Le conseil de base, ne jamais sortir sans gilet pare balles et casque lourd et toujours être armé (juste au cas ou !). Le risque pris par notre brillantissime D.G. m’a laissé pantois. Qui l’eut cru capable d’une telle audace et de tels risques de déstabilisation de l’entreprise face à ce choix incroyable. Finalement ne serait il pas moins benêt qu’il en à l’air !

Et oui un risque fou car les différents jockeys sur la ligne de départ espéraient tous remporter le prix de l’arc de triomphe. De surcroît, il avait tous de plus solides montures mais c’est le plus jeune poulain qui a raflé la mise au grand dam des hommes d’expérience. Ces derniers vexés par ce coup d’éclat et obligés de se plier à ce nouveau chef ne devraient pas faire long feu dans l’écurie. L’humiliation et trop grande voire insupportable. En cas de départ massif, il faudra faire preuve de ressource pour le nouveau seigneur car sans soldats, il sera difficile de tenir le cap et donc de sauver sa peau.

Ainsi, son premier objectif sera de ménager ses caciques pour pas qu’ils le lâchent trop tôt sous peine de le mettre face à des difficultés épouvantables. Il faudra qu’il fasse preuve d’une grande habileté pour les brosser dans le sens du poil. Il faudra aussi qu’il fasse avaler la pilule aux autres grands chefs à qui il a toutefois damé le pion dans la course à la succession qui s’ouvrira un jour.

La seul grande question reste : méritait il cette promotion ? Et bien, ce fut un habile manœuvrier pour aller aussi vite aussi loin. Par contre, il est certain qu’il dispose de toutes les qualités requises pour le poste. Nous verrons si les évènements futurs me donnerons raison. Wait and see !

samedi, septembre 23, 2006

La promotion

Avoir une promotion, c’est ce que tout salarié normalement constitué tente d’obtenir. Pour arriver à ses fins il faut faire preuve de beaucoup de persévérance et d’habileté surtout si vous n’êtes pas blonde, pas le fils de, pas un ami de etc. Donc si vous êtes l’employé moyen autant dire que vous êtes dans une belle m… Car pour vous hisser parmi l’élite dirigeante, il faudra attendre que tout les autres se soient servis.

Cette mission est presque impossible. Pourquoi presque ? Car il reste une arme fiable pour passer entre les mailles du filet : l’hypocrisie. Cet attirail de combat manié avec beaucoup de subtilité et d’habileté peut vous porter aux sommets. Soyez prêt à certains sacrifices : intégrité, franchise, honnêteté, spontanéité, générosité etc. Travaillez le mensonge, la flagornerie, la veulerie, la duplicité, la fourberie etc

L’important pour votre chef : que vous lui fassiez croire qu’il est le meilleur, que vous n’êtes pas une menace, que vous serez pour toujours sont obligé et enfin que vous l’appréciez plus que tout. C’est plus simple quand vous n’avez pas d’antipathie primaire avec lui sinon il faut faire des efforts surhumains. Ayant une nature changeante et ambiguë parfois, je joue avec cela pour éviter le piège de la détestation. A la guerre comme à la guerre non ?

Pour mener à bien votre projet vous devez avoir une organisation toute militaire. Une bonne information permet d’anticiper les coups. Dès qu’un poste se libère et que vous le convoitez, vous pouvez être le premier sur les rangs et prendre de vitesse la concurrence (n’oubliez jamais la pause café !). Surtout ne faites jamais de vague, au plus haut niveau on déteste les fortes têtes réputées incontrôlables. Soyez lisse comme l’eau, d’humeur constante et si possible souriant et positif. En clair, aimez les con même s’il ne vous le rende pas !

Une fois que les infos sont fiables, passez à l’action. En sachant qu’il est nécessaire d’avoir fait un bon travail en amont auprès du décideur pour que celui-ci pense spontanément que vous serez la bonne personne pour occuper le dit poste. Le passage à l’acte repose sur une sollicitation directe du supérieur afin de postuler officiellement pour le poste. Votre offre sera prise comme étant toute naturelle voire presque évidente tant votre manière d’être, votre compétence perçu est bonne. Grâce à se travail de fond, le poste vous incombe sans coup férir. Vous vous êtes fait des ennemis mais vous les avez coiffés sur le poteau. Vous êtes devenu intouchable et vous entrez dans la cour des grands.

Chez Décadence S.A. nous avons notre lot d’opportunistes. Je suis chaque jour surpris par leur ascension phénoménale et hors du commun dans un timing exceptionnel. Cela démontre une chose : Votre communication est la chose la plus importante en interne dans une entreprise. Elle fait de vous celui qui réussira ou celui qui échouera. Il vaut mieux être moyen et faire bonne impression à ses hiérarchiques que d’être brillant et avoir une image exécrable. Donc, ne faites plus rien au hasard, travaillez votre image, elle est l’unique clef de votre succès si vous n’êtes pas un imbécile.

samedi, septembre 16, 2006

Le séminaire

La fin de la période estivale est propice à remobiliser les troupes. Alors, Décadence S.A. comme toute bonne entreprise cède à la mode du séminaire de rentrée. Objectif avoué : remobiliser les troupes pour terminer l’année en fanfare et surtout cracher du cash (on ne vit pas d’amour et d’eau fraîche !). Pour que les gens se sentent bien tout est prêt : Séance de bourrage de crâne, pseudo activité sensé renforcer la cohésion de groupe et pour couronner le tout chambres communes pour ne pas s’ennuyer !

Alors donc, je disais, au menu : intoxication totale dix heures par jour. C’est ainsi que se succèdent diverses interventions plus ou moins intéressantes à un rythme effréné. Le supplicié à tout de même le droit de se restaurer mais rapidement il est rappelé à l’ordre car il doit enchaîner avec la session suivante. Dès le premier jour, l’homme de terrain est à bout, le regard hagard, l’air paumé il n’en peut déjà plus ! Comme il reçoit un débit ininterrompu d’informations il ne retient évidemment rien. De toute façon à quoi bon !

La journée s’articule donc autour des formations ponctuées par de courtes pauses pour refaire le plein et recharger les batteries. Parlons de ses moments, quand vous avez de la chance, les lieu de séminaires vous permettent de vous restaurer correctement. Si vous êtes poissard alors tout peu arriver et le régime que vous deviez entamer devient de fait effectif. Finalement ce n’est pas si dur de perdre quelques kilos.

Une fois que le supplicié à terminé sa longue journée de labeur en faisant semblant d’écouter le flot d’âneries qu’on lui assène, il peut alors se laisser aller à un peu de relaxation. Chez Décadence S.A. la relaxation du commercial passe par un bon whisky coca. D’ailleurs, il la pratique de façon intensive la relaxation du soir. Il est gênant de trop se relaxer car les lendemains déchantent quand on a dépassé les limites du raisonnable. Dieu à sois disant crée le monde en six jours, il en faut beaucoup moins pour achever les forçat de la salle de réunion.

Une fois la soirée terminée, vient l’heure au combien mérité du repos du guerrier. A ce moment fatidique, l’angoisse se lit sur tous les visages car en fonction de la loterie des chambres vous pouvez vous retrouver avec le pire des colocataires : ronfleur, ne connaissant pas les principes de l’hygiène, spécialiste de la réunion dans votre chambre quand vous voulez dormir etc. Vous finissez en général votre semaine fourbu et au bord de la crise de nerf.

Pour couronner le tout et afin de vous montrer que votre chère entreprise vous aime et n’est point ingrate avec vous, vous aurez droit à une activité de groupe. Bien évidemment, il faut trouver quelque chose de bateau pour plaire au plus grand nombre. Cela finit souvent par ne plus plaire à personne. Les participants y vont contraint et forcés pour faire bonne figure face au patron mais le cœur n’y est pas. Cela vire même au pathétique selon l’activité choisi.

Enfin, un jour l’heure de la délivrance arrive, le séminaire se termine enfin. Tout le monde prononce un ouf de soulagement mais personne ne se plaint de peur de se faire une mauvaise réputation auprès de nos charmants dirigeants. Une renommé de contestataire équivaudrait à une condamnation à mort. Nous en restons donc au faux semblants, les participants se congratulent, ne tarissent pas déloges sur ce merveilleux séjour enrichissant et brillamment organisé. Bonjour tristesse.

Bilan : Une période qui mobilise les ressources de l’entreprise avec un coût exorbitant pour un bénéfice nul. Finalement, il suffit qu’un gourou populaire dise une immense connerie pour que tout ses affidés singe benoîtement ses percepts. Un séminaire peut fédérer un groupe autour d’un projet à condition de le faire avec du cœur, de l’émotion pour faire adhérer les individus. Aujourd’hui Décadence S.A. ne fait son séminaire que par pur formalisme imbécile. Quel gâchis !

samedi, septembre 09, 2006

Un jour mon prince viendra !

En de rares occasions de grâce, nous avons l’insigne honneur d’avoir la visite du N°1 de la société : J’ai nommé le grand chef, le grand manitou, celui qui fait et défait les hommes de pouvoir. Dans ces moments, la fébrilité de nos veules et poltron dirigeants les met en état de transe. Il faut faire bonne impression au maître si on veut avoir un avenir chez Décadence S.A. Au summum de son intelligence, la direction fait passer un mail désespéré à l’ensemble de la force laborieuse avec un contenu qui ferait hurler de rire n’importe quel crétin tant sa vacuité est énorme. Pour résumer, il faut ranger les bureaux pour la venue du roi !

Ranger les bureaux serait donc un moyen de faire bonne impression ? Ca frise l’imbécillité absolue, en ce qui me concerne si j’étais dirigeant et que je ne voyais rien sur les bureaux des hommes qui travaillent pour mon entreprise, je me ferai du souci. Je me poserait la question de savoir ce que fabriquent cette multitude de personne au milieu de services vierge de tous papiers ! Mais là, rien ne se passe, on fait les femmes de ménage pour recevoir un gros bonnet : pathétique.

Au rang des absurdité, se trouve aussi une sorte de fausse modestie des grands patrons chez Décadence S.A. Ils ont besoin de s’humaniser, de montrer à leur troupes qu’ils sont comme eux, qu’ils partagent leur quotidien, qu’ils communient avec eux. Alors quand le grand chef fait son apparition c’est pour finir à la cantine et manger « à la bonne franquette » comme un employé quelconque. Par contre, une fois que la représentation est fini c’est hôtel de luxe, jet privé et grands restaurants. Quelle hypocrisie, quels mensonges, quelles insultes envers les autres ! C’est gentil de nous prendre pour des cons mais il ne faut pas pousser !

L’incroyable manque de tact de ce genre de personnage est à peine croyable. En effet, malgré tout un dirigeant de grande envergure exerce une fascination sur ses subordonnés. L’envoûtement de la réussite très certainement. C’est pourquoi, il est bien venu de faire un geste vers les autres pour tenter de fortifier ce lien et cette admiration latente. Hélas, le mépris est grand. Les petites mains ont bien fait tous leurs devoirs de rangement et tout brillait tel un sous neuf. La récompense du devoir accompli : Le néant. Le goujat arrive dans les bureaux, il rentre dans une réunion et il s’envole !?!

Moralité : Un grand chef se fout royalement de ce qui se passe chez Décadence S.A., il veut voir les résultats, le cashflow, l’EBIT et ça va bien. Le reste est totalement sans intérêt pour lui. Quel intérêt à faire un tour dans les étages pour saluer une bande d’abrutis ? Pourquoi perdre son temps en vaines parlotes ? Pourquoi se rabaisser au niveau de vils roturiers ?

Souvent de petites attentions peuvent changer la physionomie d’une société, lui donner un élan nouveau, fédérer des hommes autour d’un projet commun, leur donner envie de se battre. Chez Décadence S.A. on ignore totalement ce que cela peut vouloir dire. L’employé reste un numéro et on lui fait bien comprendre que s’il n’est pas content la porte est grande ouverte. Je dois dire qu’avec de tels encouragements, les troupes vont faire preuve d’un zèle hors du commun !

samedi, septembre 02, 2006

La loi des séries

Vous connaissez tous la loi des séries, elle veut que les évènements s’enchaînent de manière cohérente malgré le facteur hasard inhérent à tous types de situations. Et bien cette fois la loi des séries est ponctuée de bonnes nouvelles. Après le départ de l’effrayant directeur marketing, c’est au tour du directeur commercial. Elle est pas belle la vie ! Un regret toutefois c’est celui que je détestais le moins. Dommage ! (En fait non, pas de remords, pas de regrets, ça fait du ménage). Il a un beau projet professionnel devant lui, grand bien lui fasse ! Comme c’était un historique au sein de Décadence S.A., il était indéboulonnable, son corps était littéralement vissé aux locaux.

C’était donc le seul homme qui ne faisait pas parti de l’équipe mise en place par le DG. Ce dernier ne pouvait s’en débarrasser (trop compliqué politiquement) et devait donc prendre son mal en patience en priant qu’un jour, il ferait le grand sot (non pas une faute d’orthographe, juste un peu d’humour déplacé). Son voeu fut donc exaucé contre toute attente car si j’avais eu à parier, jamais je n’aurais mis un euro sur son départ. Et pourtant… Parfois les retournements de situations son dû à des opportunités que l’on ne peut pas refuser. Elle s’est présentée, elle a été saisie au vol.

Le plus amusant dans cette histoire c’est que l’on pourrait se satisfaire d’un : « tout est fini ». Bien au contraire, le roman de l’automne ne fait que commencer. Voici la situation : Un départ non prévu, un poste clef qui est l’antichambre obligatoire pour assurer demain une direction générale. Vous voyez où je veux en venir. Non ? Quelques indices : « le roi est mort, vive le roi ou la faim fait sortir le loup du bois ». Ca y est vous avez compris, le cadavre du mort était à peine refroidi que la guerre de succession était ouverte. Dès qu’une place aussi stratégique à la droite de Dieu se libère, elle aiguise les appétits et beaucoup de monde crie famine.

Il n’y a plus qu’une stratégie, se placer, faire la roue, démontrer qu’on est le meilleur, le plus apte à remplir les contraintes liées au poste. Il faut montrer que l’on est un pilier de Décadence S.A., une valeur sûre, un fidèle, faire serment d’allégeance et le signer de son sang. C’est sur ce dernier point que tout va se jouer. Oubliez la compétence, le mérite ou tout autre valeur du travail, ce qui va emporter la décision : LA POLITIQUE. Chez Décadence S.A. notre divinité n’est point amour et miséricorde, elle est vil et abjecte. Son objectif est clair : un Sherpa bien docile. Après tout, une personne trop influente ou indépendante pourrait représenter une menace mortelle !

Les fauves sont lâchés mais bien peu on leur chance parce qu’ils sont trop peu de-ci ou beaucoup trop de ça. Reste certains médiocres qui pourraient faire l’affaire du service minimum. Ou alors la surprise pourrait venir de l’extérieur. Finalement n’est ce pas le meilleur choix que d’appeler un de vos anciens camarades de classe pour lui donner un poste de rêve dont il vous devra reconnaissance éternellement. Nous verrons bien, la chasse est ouverte, il ne restera plus qu’à compter les cadavres et se méfier des amis de 30 ans !