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35 ans, chef de groupe, marié on me décrit souvent comme froid et hautain de prime abord. Une fois qu'on me connaît les avis sont différents. Toutefois, on m'aime ou on ne m'aime pas mais c'est rarement l'indifférence qui prime.

samedi, mai 13, 2006

Vive les prix libres !

En France les prix sont libres. C’est une réalité sur le papier. C’est bien le seul endroit ou cela existe. Il est clair que la pression exercée par la concurrence est un fort leitmotiv. Toutefois, les affaires retentissantes que nous avons connus ces derniers mois sur les ententes illicites de prix et les amendes extraordinaires infligées montre qu’il existe la loi et l’interprétation qu’en font les sociétés. La liberté des prix est à double tranchant. Les prix bas permettent d’attirer le chaland donc d’accroître sa part de marché dans le même temps la marge dégagée par le produit se réduit donc la rentabilité de l’article et le bénéfice généré est moindre. A long terme ce petit jeu peut entraîner des coupes sombres. Le personnel étant la première variable d’ajustement puis c’est les investissement qui en pâtissent. Enfin la société lambda se retrouve sur un business model obsolète et elle fini par déposer le bilan.

Pour éviter cette situation catastrophique, il faut que l’entreprise soit à la pointe de la R&D mais aussi de la productivité. Le personnel est toujours sacrifié (variable d’ajustement lié au progrès) mais les fonds nécessaires pour la modernisation restent considérables et sont constamment alimentés. S’ils sont si lourds et contraignants, il faut avoir la rentabilité nécessaire pour allouer ces sommes. Qui dit bonne rentabilité dit : « le consommateur doit payer ». C’est ainsi que nous arrivons à l’entente illicite sur les prix. Qu’il s’agisse du distributeur ou du fournisseur, ni l’un ni l’autre n’ont intérêt à déclancher une guerre des prix qui serait ruineuse. On préfère se réunir entre personnes de bonnes familles, on se met tous d’accord et on fait payer le consommateur final au prix convenu.

Ce système marche bien quand il s’agit d’oligopoles. Peu d’acteurs, peu de conflits, un terrain d’entente est facile à trouver afin que cela satisfasse les besoins de tout le monde. C’est plus délicat quand il existe une multitude d’acteurs. Les compromis sont difficiles à trouver et souvent un non aligné ou un traître fait voler en éclat les vœux pieux. De toute manière, les acteurs d’un même secteur se rencontre régulièrement, ils se connaissent et si leur intérêt commun est de faire payer le consommateur, au final celui-ci mettra la main à la poche. C’est même hallucinant de voir les incroyables ententes qui existent entre concurrent.

Cela prouve que la dérégulation est bénéfique au moins dans un premier temps au consommateur. Dès qu’un monopole est brisé, les prix baisses car les multiples acteurs tentent de conquérir de la part de marché. Après vient une phase de consolidation ou il ne reste que les plus résistants. Ils sont solides n’ont aucune raison de s’entre tuer car le gâteau est suffisamment grand pour que tout le monde vive bien. Les prix ne baissent plus, ils sont concertés. Ils peuvent même hausser gentiment à la grande satisfaction de tous. Les profits sont énormes. Un monstre a été créé. Indéboulonnable, incontournable, le pauvre consommateur est obligé de passer par lui. Comment meurt le léviathan, par une nouvelle révolution qui crée un produit indirectement concurrent. Pris de cours et incapable de réagir face à une nouvelle dynamique technologique qu’il ne maîtrise pas. Il disparaît mais le mal a été fait.

Ce qui est triste dans tout ça, c’est que le consommateur à inconsciemment ou pas entraîné la fin de l’ère industrielle en France. La hausse de notre niveau de vie s’est fait au détriment de l’emploi national. L’état porte aussi une lourde responsabilité car il n’a pas préparé des salariés adaptés à leur époque. Le consommateur, toujours prompt à manifester pour le maintien des emplois en France, est le premier à acheter de la technologie à bas prix importé des pays d’Asie. Il est ravi aussi de s’habiller pas cher grâce aux importations chinoises par exemple. Il condamne naturellement des industries françaises par ce comportement. Bizarrement personne ne se sent responsable dans son acte d’achat pourtant lourd de conséquences.

Finalement, il faudrait bien balayer devant notre porte avant de hurler contre la mondialisation. Tout compte fait elle a bien servi le consommateur qui, avec la même quantité d’argent, a pu en avoir toujours plus. Il ne faut pas croire tout le temps que le marché de l’offre et de la demande fixe les prix. Dans plein de domaines c’est un petit cercle d’initié qui fait la pluie et le beau temps.

Chez Décadence S.A. on a bien compris la règle du jeu et une foule de petits arrangements régissent en vérité les règles de la concurrence. Il ne faut pas tuer la poule aux œufs d’or. En plus, nos gouvernants se foutent royalement de ce qui se passe. Aucun contrôle n’est exercé. Pourquoi dans un tel contexte se priver ? Le consommateur vache à lait est la pour se faire plumer alors…

2 commentaires:

Anonyme a dit…

B.r.a.v.o.
Je trouve cette note tellement proche de se que je pense, qu j'aurais aimé l'écrire. ;-)

Theodose a dit…

Merci Philippe c'est très gentil. En espérant que tu seras aussi satisfait de la suite. Il me reste quelques bonnes idées ;)