A propos de...

35 ans, chef de groupe, marié on me décrit souvent comme froid et hautain de prime abord. Une fois qu'on me connaît les avis sont différents. Toutefois, on m'aime ou on ne m'aime pas mais c'est rarement l'indifférence qui prime.

samedi, mars 04, 2006

Le jour de la fin

Ce qui est sympa dans une entreprise c’est le jour de votre départ. En particulier lorsqu’il est de votre initiative. Mais commençons par le cas inverse : Quand vous êtes virés ? (peu importe le contexte)

Dans ce cas précis, vous êtes rapidement un pestiféré (des fois que ce serait contagieux). On vous parle de moins en moins, vous êtes isolés. C’est comme si vous vous étiez sublimés en une fraction de seconde. Et pourtant vous êtes bien là mais vous n’existez plus. Le néant vous guette et vous souhaitez vivement que cela se termine. Enfin arrive le jour fatidique du départ. Si vous avez de longs états de service, faites confiance aux pleureuses en tous genres pour venir verser une petite larme et se lamenter sur les vicissitudes de ce bas monde. Faites aussi confiance à une bafouille de votre ancien chef pour venter tous vos mérites (tiens c’est bizarre, c’est pas lui qui m’exécrait et qui a tout fait pour me virer !). Et prenez un air surpris et reconnaissant quand on vous remettra votre cadeau d’adieu. Il aura emmerdé tout le monde car il faut mettre une contribution mais personne n’osera s’abstenir de donner de peur de passer pour un pingre ou une âme sans cœur. Quand le chemin de croix sera terminé vous serez libres et tous ceux qui restent pousseront un ouf de soulagement : Enfin, il est parti !

Dans le cas ou c’et vous qui mettez fin à toutes ces années de bonheur, le ton n’est plus le même. Vous attirer la convoitise des autres. Vous êtes jalousés pour avoir eu le courage de partir (en plus avec un salaire mirobolant !). Vous êtes une ordure, un pistonné et qui sait si vous n’avez pas couché pour y arriver. Votre patron vous déteste pour lui avoir fait ça à lui qui avait tant fait pour vous. Il faut dire que vous l’avez mis dans une position difficile car c’est lui le dieu vivant. Vous, vous n’êtes là que pour la fermer et exécuter ses oukases de petit tyran de foire. Le grand patron lui aussi vous déteste car vous allez contrarier ses moyennes de turnover, son climat social et surtout vous allez donner envie aux autres (crime de lèse majesté qui mériterait au minimum un autodafé !!). Quand le jour de la libération se présente, vous l’embrassez avec volupté ce que ne manqueront pas de vous reprochez vos ex-coreligionnaires, vous serez voués aux flammes de l’enfer. Finalement vous êtes le diable en personne. Donc pas de cadeau tout au mieux un bon coup de pied au cul et l’opprobre des dirigeants. Ils vous souhaiterons les pires tourments dans votre nouvelle vie. Mais vous, tout sourire, le triomphe au bord des lèvres vous ne pouvez que savourer leur lamentable étroitesse d’esprit.

En fin de compte, lorsque l’heure du départ à sonné, personne ne peut ni vous aimer ni vous soutenir (jalousie quand tu nous tiens !). Mais qu’importe, dans ces trop rares moments de jouissance rien ne peut vous atteindre. Vous avez décrochés la lune, vous vous êtes approchés du divin. C’est l’extase, l’euphorie, l’apothéose. Parfois les lendemains déchantent. Malgré tout, ça valait le coup d’être vécu et vous avez eu la sensation de présider à votre destinée. Vous avez touchés au libre arbitre, il coule à flot dans vos veines. C’est l’arme absolue de votre vie. C’est la balance du destin que vous tenez entre vos mains.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Salut.
Lucide comme point de vue. Cela t'es déjà arrivé, je suppose. Comme je suis en clientèle, cela m'arrive régulièrement et c'est tjs la même sensation : enfin libre !!!

@+,
NicK.

Theodose a dit…

J'avoue en effet avoir ressenti cette sensation. Tout ce que j'ecris est proche du vécu même s'il y a de nombreuses distorsions propore à ma manière d'écrire.