A propos de...

35 ans, chef de groupe, marié on me décrit souvent comme froid et hautain de prime abord. Une fois qu'on me connaît les avis sont différents. Toutefois, on m'aime ou on ne m'aime pas mais c'est rarement l'indifférence qui prime.

dimanche, décembre 03, 2006

Exemplarité

L’exemplarité. Un concept plutôt abstrait dans nos sociétés capitalistes. Pourtant, un dirigeant qui se veut critique et qui décide de faire des remontrances à ses subordonnés devrait être irréprochable, montrer l’exemple. Il devrait être l’homme que l’on admire pour sa compétence et son efficacité au quotidien. Il devrait être reconnu comme le meilleur d’entre nous. C’est ainsi que devrait se passer les choses à chaque échelon hiérarchique. Avec un référent : votre supérieur, vous qui épaté par sa compétence n’aspire qu’à une chose : égaler votre « mentor ». Ce sont bientôt les fêtes de fin d’année, j’ai le droit de croire encore un peu à Papa Noël non !

Plus jeune j’ai toujours eu la conviction que nous ne pouvions être dirigé que par des hommes d’exception, des personnages qui dépassent de la tête et des épaules les autres par leur compétence. Je croyais que les postes de direction étaient réservés à une élite véritable. Quand j’ai mis un pied dans le monde du travail, j’ai compris. La désillusion fut à la hauteur de mes espérances. Vous avez en fait trois types de gens qui parviennent au sommet de la pyramide.

Les premiers et les pires sont les fils de. Il y en a plus que de raison. Ils ont été élevés la plupart du temps dans des conditions déplorables, ce qui en fait des êtres suffisant et abjects. Ce genre de parasite se croit tout permis. Pourtant, il n’a pas une once des qualités de papa et il entraîne souvent dans son fiasco personnel l’entreprise familiale qui avait mis des décennies pour se hisser à ce niveau. Non l’intelligence pas plus que la bêtise ne sont héréditaires. Souvent, c’est d’ailleurs papa le responsable de cette faillite. Il a tout donné à son bambin en omettant l’essentiel : Le goût de l’effort, du travail et la modestie. Merci papa !

Les seconds dirigeants appartiennent à la famille Copinage and Co. Entreprise très efficace de lien tissé dans l’enfance, dans les grandes écoles ou via amitiés communes. Là, on ne parle pas compétence c’est inepte ! N’appartient on pas à une caste supérieur de fait. On parle d’amis, tout doute sur les aptitudes serait vulgaire ! Et on place ses pions tel les échecs. En cas de coup dur on trouvera toujours un « ami » pour renvoyer l’ascenseur ! Les effets sont saisissants, vous retrouver toujours les mêmes têtes qui tournent dans les différentes entreprises. C’est comme nos hommes politiques qui sont sur la scène publique jusqu'à ce que mort s’en suivent.

Le dernier groupe, le plus noble, ceux qui se hissent à la force du poignet. Très largement minoritaires, ces hommes doivent déployer des trésor d’astuce pour espérer un jour sortir de leur condition de roturier. Parfois, il vendent leur âme au diable et deviennent les Sherpas de ces derniers, leurs bouffons, leurs amuseurs publics. L’ascension à parfois un prix très élevé. Mais certains y arrivent grâce à leur exceptionnelle compétence. Les obstacles sont nombreux mais la persévérance paye.

Voilà où nous en sommes. Nous sommes bloqués par des inamovibles, des indéboulonnables. Peu importe votre compétence, il faudra ronger votre frein jusqu’à ce qu’ils ne soient plus sur le marché pour faire votre place au soleil. Tout tourne à l’envers et il faut espérer que les choses vont changer à brève échéance sans quoi l’accumulation de frustration pourrait déchaîner les passions. Ne dit on pas que patience est mère des vertus…



samedi, novembre 18, 2006

Le budget

Dans les sociétés commerciales, il existe un moment bénis. Un instant de grande satisfaction qui se prénomme budget. En gros, il s’agit de faire les prévisions pour l’année prochaine. Ces évaluations des ventes, chiffres d’affaires et des profits potentiels se veulent sincères. Prenant leur courage à deux mains, des armadas de bonne volonté vont passer des jours pour tenter de donner une vision exacte de la situation de l’année à venir. Elles vont tenter de faire de la prospective et ainsi de caractériser l’évolution de la société sur le court terme.

Ces budgets sont les ligne guides de l’année qui va se mettre en place. Elles seront comme un fil conducteur, un repère dans la nuit pour toute la société. Ce sera un jalon et l’entreprise devra trouver les solutions nécessaires pour remplir les objectifs qu’elle s’est fixée. Je vous parle du contexte idyllique. Celui auquel on croit quand on est novice. Quand on pense qu’il existe une certaine noblesse dans les processus de vie de l’entreprise, quand on croit que l’entreprise est un projet fédérateur entre hommes de bonne volonté. Quand on croit encore que l’entreprise est un endroit ou a été passé un pacte entre l’employeur et l’employé pour le bien de tous.

Et oui, on n’est jamais au bout de nos désillusions. Dans la pratique, comment se concrétise véritablement un budget. La première fois que l’on fait l’exercice c’est vrai que l’on a tendance à la sincérité. Après s’être fait berner, on devient sournois afin d’éviter le plus possible de se retrouver dans une situation inextricable. Je m’explique. Si vous ne mentez pas dès le début et que vous annoncer réellement le potentiel de votre produit ou autre, vous êtes mort. En générale, les dirigeants vous assigne des objectifs supplémentaires afin d’être sûr que vous ne puissiez pas remplir vos objectifs. (C’est le premier niveau de tromperie) Quel intérêt me direz vous ? Il est en fait multiple :

1- Vous et nombre de personnes êtes rémunéré en fonction des objectifs assignés. Conséquence, vous allez coûter moins chère car incapable de remplir les objectifs plus insensés les uns que les autres. Adieu primes !

2- Vous travaillerez avec une pression constante. Quand vous n’accomplissez pas vos but, vous aurez la pression de votre hiérarchie qui ne se privera pas de vous faire passer pour un incapable car pas foutu de rentrer dans les chiffres assignés. Forcément que vous n’y arriverez pas puisque c’est votre propre direction qui vous aura miné le terrain. Cela vous poussera à travailler plus et surtout vous serez en position de faiblesse pour les négociations salariales. (On ne donne pas d’augmentation aux mauvais !)

Deuxième niveau de mystification : Le patron présente ses objectifs aux grands pontes de votre multinationale. Comme il vous en a rajouté une bonne louche, il bombe le torse. Une progression de ce niveau est flatteuse, il va briller chez les grands chefs. Or les patrons des patrons n’ont pas plus d’état d’âme que les autres. Vous avez mis +20 % c’est que vous essayer de minimiser le potentiel de la société alors vous aurez un +40%. Gloups, votre grand manitou est sous le choc, comment va-t-il toucher ses stocks options avec cette évolution du chiffre qui est inatteignable. Il faudra qu’il mette encore plus de pression sur ses équipes. Il ne va tout de même pas s’asseoir sur ce beau pactole qui lui tend la main. Il faudra pressurer les troupes pour réussir coûte que coûte. S’il y a de la casse on fera avec. Il y a suffisamment de chômeurs pour remplacer ceux qui craquent !

Un jour votre chef vient dans votre bureau, c’est ce qu’on appelle l’information descendante. Il vous explique sans rire que vos objectifs manquaient d’ambition, de vision. Il était trop conservateur. Heureusement le siège (qui ne connaît rien de votre marché) a vu juste pour vous et a retravaillé vos prévisions pour en faire un gigantesque n’importe quoi. Par contre, celui qui devra assumer ces âneries, c’est vous. Et voilà comment on vous a préparé à votre insu une bonne année de galère, ou vous aurez tout le loisir de passer pour un idiot d’avoir fait un budget aussi absurde.

Vous ne réaliserez pas vos objectifs, vous ne toucherez pas vos primes en passant par la case départ, vous n’aurez pas d’augmentation pour incompétence notoire. Vous n’aurez plus qu’à allez directement à la case chômage et passer votre tour. Par contre si les résultats sont honorables par rapport à l’année précédente, votre chef aura tout le loisir de négocier sa prime au regard de résultats toutefois satisfaisant !

Moralité : Comment fait on un budget dans une société ? C’est très simple on ment. On ment sur tout en prenant bien soin de tout minorer le plus possible parce que l’on sait que l’inflation des niveaux de direction va faire grossir de manière anarchique votre plan. Pas besoin d’être vraiment crédibles, vos chefs n’y comprennent en général pas grand-chose alors autant se lâcher ! En amputant votre vision de 15% vous aurez peut être la chance de vous retrouver avec un objectif qui cadre avec ce que vous pensiez. C’est ainsi que vont les choses chez Décadence S.A. Les même absurdités se reproduisent années après années à l’infini. Espérons qu’un jour nous serons touché par la grâce et qu’enfin les choses changeront. Non je rigole !



 

samedi, novembre 11, 2006

Opération coup de balai

Et oui chez Décadence S.A., il y a aussi une période des soldes. Elle s’effectue sur le personnel au moins une fois par an. Et hop, on vous fout dehors et tout le monde est content. Je lis souvent que le code du travail en France surprotège le salarié. Cela entraîne une sorte de rigidité du travail qui serait à l’origine de tous les maux. C’est certainement vrai, mais chez Décadence S.A. cela ne se passe pas du tout comme cela.

D’abord avec un bon service spécialisé en droit du travail, on peut faire n’importe quoi. C’est comme cela qu’un licenciement économique totalement factice peut passer inaperçu alors que l’on embauche à tour de bras. Quand vous avez des experts de la loi, se moquer de cette même loi est un jeu d’enfant. Contrôler les employeurs relève de la gageure. Le deuxième point clef du laisser faire : le carnet de chèque. Quand on ne vous veut plus et que vous n’êtes pas un imbécile qui se laisse impressionner, l’entreprise devient très conciliante et vous fait un petit chèque pour que vous puissiez voir venir. Excellente méthode pour se dire au revoir en bon terme.

En ce moment les projets personnels factices ou réels se succèdent. Parfois, j’ai la sensation que mon tour n’est pas loin ! En tout cas, la méthode Décadence S.A. est infaillible, on vous nomme sur un poste car on croit en vous. Si vous vous en sortez bien alors l’amour, la gloire et la beauté sont votre ! Dans le cas contraire, on vous laisse vous enfoncer pour que vous vous consumiez à petit feu. Une fois que vous avez touché le fond, le prédateur fond sur sa proie pour porter l’estocade finale. Hébété, pris par surprise, vous rester sans réaction. Vous étiez déjà dans le renoncement car la pression psychologique a été constante sur vos épaules.

Ne vous as t on pas seriné que vous étiez un mauvais depuis des mois. Tout le monde ne dit pas que vous n’êtes pas à votre place. La méthode Coué de l’exclusion est en marche, au départ quelques sournois leaders d’opinion à la solde de personnes mal intentionnées lancent des rumeurs négatives. Les gens s’emparent de ses rumeurs et les amplifient. Tout le monde le dit et croit que vous êtes fini jusqu’à ce que vous en soyez persuadé. Vous êtes emporté par les flots de la conspiration. Ce travail de sape peut prendre du temps, un an ou deux selon votre résistance mais au bout du compte, elle fini toujours par avoir votre peau.

Se battre pour démontrer une forme de harcèlement morale est vain. Les bonnes intentions de nos législateurs sont des chimères inutiles. Le coup de balai que nous sommes en train de vivre chez Décadence S.A. est, comme toujours, habillé de bon sentiments. La réalité est plus sombre, tout est imprégné de mépris pour l’homme, de petitesse, d’absence totale d’humanité avec un objectif clair : Vous faire dégager le plus vite possible à moindre frais. Je prie pour que les personnes qui sont capable de telles bassesses payent un jour pour ce qu’elles ont fait. Oui l’entreprise n’est pas une association humanitaire, cela ne l’empêche pas toutefois de traiter ses hommes avec respect et courtoisie et non se fourvoyer dans cette parodie, cette commedia del arte qui nous est servie à chaque fois que l’on veut se débarrasser d’un « inutile ».


samedi, octobre 28, 2006

le pseudo manager ou le complexe messianique

Chez Décadence S.A. la franche rigolade est quotidienne. Que dis-je le pathétique nous colle à la peau. L’entreprise est un lieu de vie. Nous devrions donc avoir des personnes aptes au plus élémentaire management. Et bien non, nous sommes confronté à une situation paradoxale qui veut que nos managers peuvent se targuer de « nombreuses qualités » mais pas de celles inhérentes à leur poste ! Déjà inapte à fédérer et à entraîner derrières eux des hommes sur un projet commun, ils font preuve d’une étonnante absurdité lorsqu’ils sont impliqué dans le processus de décision.

Pour prendre une bonne décision, il faut savoir déléguer des tâches et faire confiance aux spécialistes missionnés pour apporter les éléments nécessaires à la décision. Chez Décadence S.A. les managers savent déléguer plus que de raison. Comme ça, ils n’ont rien à faire et se complaise dans une oisiveté navrante. Ils délèguent tout et n’importe quoi et se prennent pour des chefs d’orchestre qui finissent par accoucher d’une sublime cacophonie. En clair, le boss téléphone pour accomplir un travail quelconque. Dans la seconde qui suit votre chef et sur votre dos pour que vous réalisiez le boulot. Il repart enfin dans son bureau rongeant son frein en attendant que vous ayez terminé. Il n’oubliera pas bien sur de vous rappeler dix fois pour vous mettre la pression afin que ce soit terminé pour hier ! Il accepte toujours des délais ahurissant vu qu’il n’a aucune idée du temps que cela peut prendre.

Une fois la mission accomplie, vous rendez votre copie. Comme votre supérieur n’y comprend rien, il prend des notes pour retranscrire vos éléments. Ensuite, il part la fleur au fusil expliquer les fruits de SON travail et récolter les lauriers. Amusante conception de l’équité !

Si les décisions à prendre sont complexes, votre chef doit avoir recours à votre expertise. Il doit vous emmener avec lui pour apporter des éclaircissements. Pour une fois vous pensez enfin que l’on pourra reconnaître votre travail. Vous imaginez pouvoir démontrer un certain nombre de choses. ERREUR, ERREUR, ERREUR.

Il manque une deuxième qualité essentielle à nos chefs : la capacité d’écoute. Vous entamez une démonstration avec des arguments à l’appuie. C’est très utile mais cela ne change rien. Les chefs ont déjà une idée de ce qu’il faut faire. Vous êtes là uniquement pour la forme, pour les rassurer. Ils survolent ce que vous dites et les décisions tombent à l’emporte pièce. Pourquoi ? Parce que chez Décadence S.A nous avons les décideurs les plus « intelligents » du monde. Ils ont une qualité unique : Ils sont omniscient !

La boucle est bouclée. Personne ne vous respecte, personne ne vous écoute. Vous travaillez sans repères avec perplexité. Il suffirait de peu de chose pour que cela change, pour que de grosses erreurs soient évitées et que vous vous entiez mieux dans votre peau. Mais rien ne vient. Alors lentement mais sûrement vous vous délitez jusqu’au jour où le départ sera inéluctable.

samedi, octobre 21, 2006

Nantis

Il y a quelques semaines je lisais dans Le Point un excellent reportage sur les classes moyennes. J’y appris avec stupéfaction que je ne faisais absolument pas partie de cette population. Ce fut un vrai choc. Je ne m’étais jamais considéré comme faisant partie des plus aisés. Il faut dire que vous êtes piégé dans votre quotidien par vos fréquentations. Vous évoluez dans votre milieu en imaginant que c’est la norme et pourtant… Cela ne fait pas de moi un nantis. Je dirais que je suis sur la mauvaise marche du podium.

Pourquoi la mauvaise ? C’est très simple. En dessous, il y a ce qu’on appelle la classe moyenne. Ce sont des gens qui travaillent dur la plupart du temps mais qui d’une certaine façon ont renoncé. L’absence de cohésion, l’individualisme rampant, la peur font que cette masse laborieuse est sous la domination totale des nantis. Ils se font exploiter avec les méthodes les plus outrancières. La plus courante est le chantage à l’emploi. Le chômage fait que bien des plus combatifs aient renoncé de peur de faire les frais d’une tentative de rébellion. Les leaders se sont tus. (Je ne parle pas de syndicats, je me suis largement exprimé dessus).

Prendre le leadership d’un mouvement de contestation est une grande preuve de courage. Ce serait plus souvent fait si à la moindre menace des nantis, les leaders se faisaient lâcher par leur base. Et oui les hommes ont peur de se faire virer et d’être confronter à l’hydre du chômage. Ainsi, personne ne fait rien de peur que… Voilà le renoncement.

Cela permet aux nantis de vivre en toute quiétude. De faire passer n’importe quelle humiliation sans que qui que ce soit ne pipe mot. Tout ceci leur va bien et c’est pour leur plus grand profit que la masse laborieuse est exploitée, roulée dans la farine. La grande faiblesse de ce groupe au-delà de la carence de leader, c’est le manque d’information sur la vie de l’entreprise. Ils ne savent pas vraiment ce qui s’y passe, il sont trop loin du pouvoir. Ce qui permet au patron de lui faire avaler les plus incroyables couleuvres.

Être sur la deuxième marche du podium c’est être pris entre le marteau et l’enclume. Vous n’avez pas plus de pouvoir que la masse laborieuse mais vous détenez l’information qui circule dans l’entreprise. Donc vous savez tout ce qui se trame, ce qui est communiqué aux autres et de quelle manière on les manipule. C’est d’ailleurs avec un cynisme et un dédain inouïe que la réalité est tronquée et adapter aux besoins du moment. On est en plein dans la manipulation mentale.

Cela crée une violente frustration de se retrouver dans cette sorte de purgatoire. Chez Décadence S.A la middle classe ne dépasse pas le Bac +2. Souvent, je suis atterré de voir son niveau et son comportement. Elle fonctionne comme du bétail qui va à l’abattoir sans en avoir conscience. Elle est plus occupée à se tirer dans les pattes plutôt qu’à trouver un moyen de peser face à une direction immorale et méprisante. C’est le règne de l’absurde et de la bêtise.

Dans les hautes sphères directoriales, les choses sont toutes autres. Etant une charnière entre les deux mondes, je côtoie aussi les nantis. La première chose de marquante, c’est le mépris absolu de la masse laborieuse. Elle est considérée comme imbécile, facile à exploiter, faible et pathétique. Ces gens là s’amusent de leur pouvoir. Ils humilient leurs subordonnés par pur plaisir, pour monter leur supériorité. Dans ce microcosme, on trouve beaucoup de parvenus petits d’esprits, malsains, arrivistes et prêt à tout pour une once de pouvoir supplémentaires. Ces êtres détestables sont payés des fortunes. Le paradoxe dans tout cela, c’est que sans la masse des employés lambda, ils ne seraient rien. Les succès dont il se gargarisent tant repose sur les petites mains !

Le jour où enfin les français moyens se réveilleront et prendront conscience de leur pouvoir, il y aura peut être enfin des changement. Pour le moment, les nantis se gavent de stock options et de salaires mirobolants en compressant les masses salariales, en taillant dans les coût etc.

La « morale » de cette histoire : Les nantis sont de plus en plus riche pendant que l’immense majorité continue de trimer pour boucler ses fins de mois. Le capitalisme n’est pas absurde, c’est la méthode que nous utilisons qui est viciée. L’entreprise de demain ne gagnera pas sans les forces vives qui la constituent. Et pour gagner, elle devra partager plus équitablement ses gains pour que tout un chacun face corps avec son travail sans avoir l’impression d’être le dindon de la farce.

Pour le moment j’avoue que je suis plutôt dans l’antichambre des nantis. J’espère toutefois que si un jour j’accède à la « caste suprême », je n’aurais rien à voir avec eux et que je pourrais si ce n’est changer les choses, les faire évoluer.

samedi, septembre 30, 2006

Règlement de compte à OK Corral

Ca y est c’est fini. Le suspens est levé, la nomination tant attendue est enfin tombée. And the winner is : Le plus jeune et le moins expérimenté de tous. Toutefois ce n’est certainement pas le moins brillant mais les dents ont grincées. On peut supposer que la cooptation copinage à joué à plein comme de coutume. Son prédécesseur ayant certainement tout fait pour que son poulain soit l’heureux élu. Le nouveau messie aura une charge des plus ardue. Il devra s’imposer malgré son jeune age et faire preuve de crédibilité auprès de ses interlocuteurs. Enfin, il devra manager des troupes qui ne vont pas oublier de sitôt qu'elles se sont fait piquer la place. Il faudra aussi gérer d’éventuelles défections motivées par la déception de ne pas avoir était le gagnant dans cette course de fond.

Tout un programme et beaucoup d’action pour les mois qui viennent. Il faudra aussi pour lui faire face aux coups fourrés car être propulsé ainsi au sein de Décadence S.A. au nez et à la barbe de certains vous promet de solides inimitiés. Le conseil de base, ne jamais sortir sans gilet pare balles et casque lourd et toujours être armé (juste au cas ou !). Le risque pris par notre brillantissime D.G. m’a laissé pantois. Qui l’eut cru capable d’une telle audace et de tels risques de déstabilisation de l’entreprise face à ce choix incroyable. Finalement ne serait il pas moins benêt qu’il en à l’air !

Et oui un risque fou car les différents jockeys sur la ligne de départ espéraient tous remporter le prix de l’arc de triomphe. De surcroît, il avait tous de plus solides montures mais c’est le plus jeune poulain qui a raflé la mise au grand dam des hommes d’expérience. Ces derniers vexés par ce coup d’éclat et obligés de se plier à ce nouveau chef ne devraient pas faire long feu dans l’écurie. L’humiliation et trop grande voire insupportable. En cas de départ massif, il faudra faire preuve de ressource pour le nouveau seigneur car sans soldats, il sera difficile de tenir le cap et donc de sauver sa peau.

Ainsi, son premier objectif sera de ménager ses caciques pour pas qu’ils le lâchent trop tôt sous peine de le mettre face à des difficultés épouvantables. Il faudra qu’il fasse preuve d’une grande habileté pour les brosser dans le sens du poil. Il faudra aussi qu’il fasse avaler la pilule aux autres grands chefs à qui il a toutefois damé le pion dans la course à la succession qui s’ouvrira un jour.

La seul grande question reste : méritait il cette promotion ? Et bien, ce fut un habile manœuvrier pour aller aussi vite aussi loin. Par contre, il est certain qu’il dispose de toutes les qualités requises pour le poste. Nous verrons si les évènements futurs me donnerons raison. Wait and see !

samedi, septembre 23, 2006

La promotion

Avoir une promotion, c’est ce que tout salarié normalement constitué tente d’obtenir. Pour arriver à ses fins il faut faire preuve de beaucoup de persévérance et d’habileté surtout si vous n’êtes pas blonde, pas le fils de, pas un ami de etc. Donc si vous êtes l’employé moyen autant dire que vous êtes dans une belle m… Car pour vous hisser parmi l’élite dirigeante, il faudra attendre que tout les autres se soient servis.

Cette mission est presque impossible. Pourquoi presque ? Car il reste une arme fiable pour passer entre les mailles du filet : l’hypocrisie. Cet attirail de combat manié avec beaucoup de subtilité et d’habileté peut vous porter aux sommets. Soyez prêt à certains sacrifices : intégrité, franchise, honnêteté, spontanéité, générosité etc. Travaillez le mensonge, la flagornerie, la veulerie, la duplicité, la fourberie etc

L’important pour votre chef : que vous lui fassiez croire qu’il est le meilleur, que vous n’êtes pas une menace, que vous serez pour toujours sont obligé et enfin que vous l’appréciez plus que tout. C’est plus simple quand vous n’avez pas d’antipathie primaire avec lui sinon il faut faire des efforts surhumains. Ayant une nature changeante et ambiguë parfois, je joue avec cela pour éviter le piège de la détestation. A la guerre comme à la guerre non ?

Pour mener à bien votre projet vous devez avoir une organisation toute militaire. Une bonne information permet d’anticiper les coups. Dès qu’un poste se libère et que vous le convoitez, vous pouvez être le premier sur les rangs et prendre de vitesse la concurrence (n’oubliez jamais la pause café !). Surtout ne faites jamais de vague, au plus haut niveau on déteste les fortes têtes réputées incontrôlables. Soyez lisse comme l’eau, d’humeur constante et si possible souriant et positif. En clair, aimez les con même s’il ne vous le rende pas !

Une fois que les infos sont fiables, passez à l’action. En sachant qu’il est nécessaire d’avoir fait un bon travail en amont auprès du décideur pour que celui-ci pense spontanément que vous serez la bonne personne pour occuper le dit poste. Le passage à l’acte repose sur une sollicitation directe du supérieur afin de postuler officiellement pour le poste. Votre offre sera prise comme étant toute naturelle voire presque évidente tant votre manière d’être, votre compétence perçu est bonne. Grâce à se travail de fond, le poste vous incombe sans coup férir. Vous vous êtes fait des ennemis mais vous les avez coiffés sur le poteau. Vous êtes devenu intouchable et vous entrez dans la cour des grands.

Chez Décadence S.A. nous avons notre lot d’opportunistes. Je suis chaque jour surpris par leur ascension phénoménale et hors du commun dans un timing exceptionnel. Cela démontre une chose : Votre communication est la chose la plus importante en interne dans une entreprise. Elle fait de vous celui qui réussira ou celui qui échouera. Il vaut mieux être moyen et faire bonne impression à ses hiérarchiques que d’être brillant et avoir une image exécrable. Donc, ne faites plus rien au hasard, travaillez votre image, elle est l’unique clef de votre succès si vous n’êtes pas un imbécile.

samedi, septembre 16, 2006

Le séminaire

La fin de la période estivale est propice à remobiliser les troupes. Alors, Décadence S.A. comme toute bonne entreprise cède à la mode du séminaire de rentrée. Objectif avoué : remobiliser les troupes pour terminer l’année en fanfare et surtout cracher du cash (on ne vit pas d’amour et d’eau fraîche !). Pour que les gens se sentent bien tout est prêt : Séance de bourrage de crâne, pseudo activité sensé renforcer la cohésion de groupe et pour couronner le tout chambres communes pour ne pas s’ennuyer !

Alors donc, je disais, au menu : intoxication totale dix heures par jour. C’est ainsi que se succèdent diverses interventions plus ou moins intéressantes à un rythme effréné. Le supplicié à tout de même le droit de se restaurer mais rapidement il est rappelé à l’ordre car il doit enchaîner avec la session suivante. Dès le premier jour, l’homme de terrain est à bout, le regard hagard, l’air paumé il n’en peut déjà plus ! Comme il reçoit un débit ininterrompu d’informations il ne retient évidemment rien. De toute façon à quoi bon !

La journée s’articule donc autour des formations ponctuées par de courtes pauses pour refaire le plein et recharger les batteries. Parlons de ses moments, quand vous avez de la chance, les lieu de séminaires vous permettent de vous restaurer correctement. Si vous êtes poissard alors tout peu arriver et le régime que vous deviez entamer devient de fait effectif. Finalement ce n’est pas si dur de perdre quelques kilos.

Une fois que le supplicié à terminé sa longue journée de labeur en faisant semblant d’écouter le flot d’âneries qu’on lui assène, il peut alors se laisser aller à un peu de relaxation. Chez Décadence S.A. la relaxation du commercial passe par un bon whisky coca. D’ailleurs, il la pratique de façon intensive la relaxation du soir. Il est gênant de trop se relaxer car les lendemains déchantent quand on a dépassé les limites du raisonnable. Dieu à sois disant crée le monde en six jours, il en faut beaucoup moins pour achever les forçat de la salle de réunion.

Une fois la soirée terminée, vient l’heure au combien mérité du repos du guerrier. A ce moment fatidique, l’angoisse se lit sur tous les visages car en fonction de la loterie des chambres vous pouvez vous retrouver avec le pire des colocataires : ronfleur, ne connaissant pas les principes de l’hygiène, spécialiste de la réunion dans votre chambre quand vous voulez dormir etc. Vous finissez en général votre semaine fourbu et au bord de la crise de nerf.

Pour couronner le tout et afin de vous montrer que votre chère entreprise vous aime et n’est point ingrate avec vous, vous aurez droit à une activité de groupe. Bien évidemment, il faut trouver quelque chose de bateau pour plaire au plus grand nombre. Cela finit souvent par ne plus plaire à personne. Les participants y vont contraint et forcés pour faire bonne figure face au patron mais le cœur n’y est pas. Cela vire même au pathétique selon l’activité choisi.

Enfin, un jour l’heure de la délivrance arrive, le séminaire se termine enfin. Tout le monde prononce un ouf de soulagement mais personne ne se plaint de peur de se faire une mauvaise réputation auprès de nos charmants dirigeants. Une renommé de contestataire équivaudrait à une condamnation à mort. Nous en restons donc au faux semblants, les participants se congratulent, ne tarissent pas déloges sur ce merveilleux séjour enrichissant et brillamment organisé. Bonjour tristesse.

Bilan : Une période qui mobilise les ressources de l’entreprise avec un coût exorbitant pour un bénéfice nul. Finalement, il suffit qu’un gourou populaire dise une immense connerie pour que tout ses affidés singe benoîtement ses percepts. Un séminaire peut fédérer un groupe autour d’un projet à condition de le faire avec du cœur, de l’émotion pour faire adhérer les individus. Aujourd’hui Décadence S.A. ne fait son séminaire que par pur formalisme imbécile. Quel gâchis !

samedi, septembre 09, 2006

Un jour mon prince viendra !

En de rares occasions de grâce, nous avons l’insigne honneur d’avoir la visite du N°1 de la société : J’ai nommé le grand chef, le grand manitou, celui qui fait et défait les hommes de pouvoir. Dans ces moments, la fébrilité de nos veules et poltron dirigeants les met en état de transe. Il faut faire bonne impression au maître si on veut avoir un avenir chez Décadence S.A. Au summum de son intelligence, la direction fait passer un mail désespéré à l’ensemble de la force laborieuse avec un contenu qui ferait hurler de rire n’importe quel crétin tant sa vacuité est énorme. Pour résumer, il faut ranger les bureaux pour la venue du roi !

Ranger les bureaux serait donc un moyen de faire bonne impression ? Ca frise l’imbécillité absolue, en ce qui me concerne si j’étais dirigeant et que je ne voyais rien sur les bureaux des hommes qui travaillent pour mon entreprise, je me ferai du souci. Je me poserait la question de savoir ce que fabriquent cette multitude de personne au milieu de services vierge de tous papiers ! Mais là, rien ne se passe, on fait les femmes de ménage pour recevoir un gros bonnet : pathétique.

Au rang des absurdité, se trouve aussi une sorte de fausse modestie des grands patrons chez Décadence S.A. Ils ont besoin de s’humaniser, de montrer à leur troupes qu’ils sont comme eux, qu’ils partagent leur quotidien, qu’ils communient avec eux. Alors quand le grand chef fait son apparition c’est pour finir à la cantine et manger « à la bonne franquette » comme un employé quelconque. Par contre, une fois que la représentation est fini c’est hôtel de luxe, jet privé et grands restaurants. Quelle hypocrisie, quels mensonges, quelles insultes envers les autres ! C’est gentil de nous prendre pour des cons mais il ne faut pas pousser !

L’incroyable manque de tact de ce genre de personnage est à peine croyable. En effet, malgré tout un dirigeant de grande envergure exerce une fascination sur ses subordonnés. L’envoûtement de la réussite très certainement. C’est pourquoi, il est bien venu de faire un geste vers les autres pour tenter de fortifier ce lien et cette admiration latente. Hélas, le mépris est grand. Les petites mains ont bien fait tous leurs devoirs de rangement et tout brillait tel un sous neuf. La récompense du devoir accompli : Le néant. Le goujat arrive dans les bureaux, il rentre dans une réunion et il s’envole !?!

Moralité : Un grand chef se fout royalement de ce qui se passe chez Décadence S.A., il veut voir les résultats, le cashflow, l’EBIT et ça va bien. Le reste est totalement sans intérêt pour lui. Quel intérêt à faire un tour dans les étages pour saluer une bande d’abrutis ? Pourquoi perdre son temps en vaines parlotes ? Pourquoi se rabaisser au niveau de vils roturiers ?

Souvent de petites attentions peuvent changer la physionomie d’une société, lui donner un élan nouveau, fédérer des hommes autour d’un projet commun, leur donner envie de se battre. Chez Décadence S.A. on ignore totalement ce que cela peut vouloir dire. L’employé reste un numéro et on lui fait bien comprendre que s’il n’est pas content la porte est grande ouverte. Je dois dire qu’avec de tels encouragements, les troupes vont faire preuve d’un zèle hors du commun !

samedi, septembre 02, 2006

La loi des séries

Vous connaissez tous la loi des séries, elle veut que les évènements s’enchaînent de manière cohérente malgré le facteur hasard inhérent à tous types de situations. Et bien cette fois la loi des séries est ponctuée de bonnes nouvelles. Après le départ de l’effrayant directeur marketing, c’est au tour du directeur commercial. Elle est pas belle la vie ! Un regret toutefois c’est celui que je détestais le moins. Dommage ! (En fait non, pas de remords, pas de regrets, ça fait du ménage). Il a un beau projet professionnel devant lui, grand bien lui fasse ! Comme c’était un historique au sein de Décadence S.A., il était indéboulonnable, son corps était littéralement vissé aux locaux.

C’était donc le seul homme qui ne faisait pas parti de l’équipe mise en place par le DG. Ce dernier ne pouvait s’en débarrasser (trop compliqué politiquement) et devait donc prendre son mal en patience en priant qu’un jour, il ferait le grand sot (non pas une faute d’orthographe, juste un peu d’humour déplacé). Son voeu fut donc exaucé contre toute attente car si j’avais eu à parier, jamais je n’aurais mis un euro sur son départ. Et pourtant… Parfois les retournements de situations son dû à des opportunités que l’on ne peut pas refuser. Elle s’est présentée, elle a été saisie au vol.

Le plus amusant dans cette histoire c’est que l’on pourrait se satisfaire d’un : « tout est fini ». Bien au contraire, le roman de l’automne ne fait que commencer. Voici la situation : Un départ non prévu, un poste clef qui est l’antichambre obligatoire pour assurer demain une direction générale. Vous voyez où je veux en venir. Non ? Quelques indices : « le roi est mort, vive le roi ou la faim fait sortir le loup du bois ». Ca y est vous avez compris, le cadavre du mort était à peine refroidi que la guerre de succession était ouverte. Dès qu’une place aussi stratégique à la droite de Dieu se libère, elle aiguise les appétits et beaucoup de monde crie famine.

Il n’y a plus qu’une stratégie, se placer, faire la roue, démontrer qu’on est le meilleur, le plus apte à remplir les contraintes liées au poste. Il faut montrer que l’on est un pilier de Décadence S.A., une valeur sûre, un fidèle, faire serment d’allégeance et le signer de son sang. C’est sur ce dernier point que tout va se jouer. Oubliez la compétence, le mérite ou tout autre valeur du travail, ce qui va emporter la décision : LA POLITIQUE. Chez Décadence S.A. notre divinité n’est point amour et miséricorde, elle est vil et abjecte. Son objectif est clair : un Sherpa bien docile. Après tout, une personne trop influente ou indépendante pourrait représenter une menace mortelle !

Les fauves sont lâchés mais bien peu on leur chance parce qu’ils sont trop peu de-ci ou beaucoup trop de ça. Reste certains médiocres qui pourraient faire l’affaire du service minimum. Ou alors la surprise pourrait venir de l’extérieur. Finalement n’est ce pas le meilleur choix que d’appeler un de vos anciens camarades de classe pour lui donner un poste de rêve dont il vous devra reconnaissance éternellement. Nous verrons bien, la chasse est ouverte, il ne restera plus qu’à compter les cadavres et se méfier des amis de 30 ans !

samedi, août 26, 2006

Pause Café

Et oui, la pause estivale fut longue et je m'en excuse auprès de tout mes lecteurs. Il faut parfois se ressourcer avant de pouvoir à nouveau tenir la plume. Il est vrai aussi que je poursuis pas mal de projets et qu'il n'est jamais facile de tout faire. Je suis là et bien là, normalement pour longtemps. Pour la fréquence de mes notes, nous verrons bien !

Une entreprise est une véritable mini société, vous y retrouvez donc tous les travers de la société perverse dans laquelle nous vivons. Le besoin d’information est très légitime mais c’est dans notre monde c’est plutôt la désinformation qui règne. Les média ne font que déformer la vérité, la travestissent ou n’adopte que le point de vue qui les intéresse. Ainsi notre information au sein de l’entreprise est le nerf de la guerre. Rien de tel pour parer les mauvais coup ou préparer l’hideuse trahison d’un ami de trente ans.

Le carrefour stratégique de ce microcosme est une vulgaire machine doté de pouvoirs incommensurables : La machine à café. Dès que vous en approchez vous êtes ensorcelés, le sortilège vous pousse à parler, parler, parler sans fin. Vous dites tout, les informations vous échappent, vous n’arriver plus à vous retenir. Une seule solution, la fuite loin de l’objet maudit. C’est ainsi que vous pouvez tout apprendre ou presque sur la vie de votre chère entreprise et de ses composantes humaines.

Tout y est, comme à la maison devant le vingt heures, mensonges, ragots, trahisons et véritables scoops. Soyez dont vigilent car l’information ne se livre pas d’elle-même. Elle est protéiforme et il n’est pas rare de se fourvoyer dans son interprétation. Quand vous avez la chance de tomber sur une exclusivité, soyez patient, trouver le bon interlocuteur et monnayez le tout à son juste prix. Parfois, de jolies surprises peuvent vous attendre. Restez quand même sur vos gardes car certains flux sont des fameux guêpiers destinés à vous écharper.

C’est pourquoi la jungle informative doit être maniée avec précaution sous peine d’y perdre ses ailes. Faites aussi attention car dès que vous approchez de la chose envoûtante vous êtes aussi soumis à son pouvoir de prolixité. Cela peut être parfois pire que les bénéfices que vous pouvez en retirer. Manier donc la pause café avec modération, envoyez un poisson pilote bien rapporteur est plus sûr. Et n’oubliez jamais que savoir c’est le pouvoir !

dimanche, juin 25, 2006

Le vent du renouveau

Bien évidemment toutes les belles histoires ont une fin et c'est sans regret que l'on va se séparer de notre prétentieux directeur marketing. Il a fini par se faire virer. Ses appuis étrangers ne lui ont pas suffit. Le pauvre petit, quand il a annoncé sont départ (ce que tout le monde savait depuis au moins un mois), il avait presque la larme à l'oeil. Il partait évidemment pour un projet personnel selon la direction, selon lui pour un désaccord sur la stratégie managériale et globale de l'entreprise.

Il faut dire que j'ai failli m'étouffer face à ses mots. Son niveau de manager étant plutôt infrahumain, on aurait pu penser à une grosse blague de mauvais goût. Mais, il était très sérieux ! Pour résumé, il est persuadé que l'entreprise se prive de son meilleur éléments et qu'elle fait une grosse erreur. S'il savait, il est détesté de son équipe mais également de l'ensemble des cadres supérieurs y compris le DG. J'avais rarement vu une personne faire une telle unanimité.

Il frise le génie avec son arrogance et sa suffisance. Le seul souci pour lui c'est qu'il va devoir retrouver un boulot et là ça ne va pas être simple. Il a intérêt à changer de secteur car ses brillants résultats dans la branche sont connus de tous. Il faut qu'il vogue désormais vers de nouveaux horizons. Il faut dire qu'il y a tellement de sociétés pleines de vitalités qu'il est en mesure de couler grâce à son incompétence et son aveuglement.

Il va falloir qu'il se mette aussi à bosser le bougre car il n'arrivera pas en terrain conquis et protégé des dieux (à moins que son papa ou sa maman lui trouve un boulot chez des amis). Enfin, dans tous les cas, on lui souhaite bon vent et surtout bon débarras. On ne sait pas à quelle sauce nous allons être mangés mais en tout cas, on savait que l'assaisonnement actuel avait dépassé depuis longtemps sa date de péremption.

Sur le nouveau, il n'y a pas de surprise, dès qu'un nouveau dirigeant prend des fonctions, il entraîne dans son sillage tous les chacals qui suivent leur roi lions. Ils attendent qu'il soit repus de son festin avant de prendre leur propre part parmi les restes. Les charognards étaient donc aux aguets, prêt à bondir et se repaître de la carcasse de la victime sacrifiée. Voilà tout est fait et rentre dans l'ordre.

Je ne vais pas condamner, notre novice car il faut attendre avant de donner une quelconque évaluation. Les mois qui viennent seront décisifs dans le succès ou l'échec du directeur fraîchement intégré. Souhaitons lui bonne chance car chez Décadence S.A. il en aura besoin. Pour survivre dans l'entreprise, il en aura bien besoin et elle ne sera pas suffisante pour sauver sa peau si les évènements tournent mal !

dimanche, juin 11, 2006

Une Pause

Cette semaine, je n'ai pas envie de me lancer dans une nouvelle attaque entreprenariale. Cela viendra mais en ce moment, je suis très occupé par d'autres choses. Donc disons que c'est un coup pour rien cette fois. D'ailleurs, je pense aussi élargir les réflexion de ce blog à tout ce qui peut être lié à la bonté humaine dans l'entreprise evidemment mais aussi toutes les bonnes choses qui existent à l'extérieure.

Je pense que les sujets sont intarissables car il existe tellement d'absurdités qu'il faudrait plusieurs vies pour les décrires. Et puis dans cette France ou il fait bon vivre, le spectacle de la fin d'une époque recèle tout ce qu'il y a de consternant et de pathétiques.

Esperons que très vite nous saurons nous réinventer et aller de l'avant car ce qui nous guette, c'est qu'un jour on parle de la France comme de l'Egypte ou de la Perse (L'Iran aujourd'hui). Pays qui ont connu une immense puissance et un rayonnement mondial avant de sombrer vaincu par l'illusion de l'éternité. Oui toutes les grandes puissances ont connu leur heure de gloire et se sont effondrées à plus ou moins long terme. Leur déclin démontre qu'elles ont été incapable de penser le monde qui les entourait, incapable de voir la modernté et la vitalité qui affluait chez les autres. Incapable aussi de penser qu'un jour elles pouvaient être surclassées. Ce complexe de supériorité se paye très cher.

Il faudra plus que de la bonne volonté pour redresser la barre, il faudra souffrir bien plus que nous l'imaginons. Mais tout vaut mieux que de sombrer définitivement...

samedi, juin 03, 2006

Comment virer un indesirable

Chez Décadence S.A., on a parfois envi de se séparer d’un salarié. Le problème, c’est que lui n’est pas très motivé pour se séparer de cette bonne vielle entreprise. Ce désir de changement est souvent justifié par des motifs très nobles : Rivalité, détestations, délit de sale gueule, changement de direction qui veut faire table rase du passé etc. Certaines bonnes âmes partent d’elles même mais il reste une portion d’irréductibles. Ces individus ne laissent pas le choix, il faut les éliminer et là tous les moyens sont bons.

Différentes pratiques peuvent être mises en vigueur. Elles sont rarement angéliques mais elles remportent toutes un vif succès. Première option : La pression et le dénigrement. Pratique très sympathique consistant à faire pression sur le collaborateur en lui demandant des choses impossibles dans des délais délirants pour faire la preuve de son incapacité. Rabaisser les gens, les traiter comme des moins que rien est un concept porteur pour les faire démissionner. Au bout d’un moment, l’écoeurement doit le pousser à partir de lui-même.

Parfois, la cible est dure au mal, il est temps de passer à la vitesse supérieure. Il faut guetter sa proie et la pousser grâce au stress à faire une erreur. Dès qu’elle est accomplie, vous pouvez lui adresser une lettre d’avertissement avec blâme etc. Une fois que le dossier est bien chargé, vous pouvez vous débarrasser de l’intrus par un licenciement pour faute grave. Le gros avantage de ce petit plan, c’est qu’il ne vous coûtera pas un cent. Attention, il faut avoir un dossier solide car en cas de Prud’Homme ça peut être onéreux. L’objectif n’est pas de perdre de l’argent (on est tout de même chez Décadence S.A. une entreprise qui aime ses employés !).

Dans d’autres circonstances, la position plutôt élevée du parasite est complexe à gérer. Qu’à cela ne tienne, il faut sortir la grosse artillerie : La promotion placard. Si tout espoir est perdu, reléguer l’indésirable dans un bureau miteux au fond d’une cave sans lumière est un bon moyen de faire craquer l’ami de trente ans. Les ordres sont stricts, ne pas lui parler, l’ignorer en toutes circonstances, faire en sorte qu’il s’ennuie à en mourir en ne lui offrant aucun moyen de distraction (il faut donc couper sa connexion internet, supprimer les jeux potentiels pré installés sur son P.C. etc.). Si possible le dénigrer pour lui assurer une réputation épouvantable. S’il ne meurt pas d’ennui au moins il finira tôt ou tard par démissionner.

Ce qui est sûr c’est qu’il existe un nombre incommensurable de coups fourrés susceptible de vous faire perdre votre job. Quand une entreprise veut votre peau, elle fini toujours par l’avoir. Le seul moyen de se protéger, c’est d’ouvrir les yeux, de bien garder toute note potentiellement utile afin que, le jour où on décide de vous virer, vous puissiez négocier votre départ. Rassurez vous, la plupart du temps vous n’êtes pas en cause. On ne devient pas subitement mauvais, vous êtes juste en décalage avec votre hiérarchie ou la stratégie de l’entreprise (formule consacrée pour être poli).

On dit souvent : « un tel est parti de l’entreprise car il avait un projet personnel ». Tu parles, le décryptage est : « ce nouveau connard de chef, ne veut plus voir ma tronche. Il a décidé de se débarrasser de moi par tous les moyens. Comme il est pressé, il préfère me filer un chèque plutôt que de jouer la montre ». Dans d’autre cas, c’est la promotion du neveu du patron qui vous fait partir car vous occupez la place qu il a promise au petit ! Le pire moment pour un salarié c’est le changement de direction. Le nouveau D.G. débarque rarement seul, il apporte dans ses bagages une équipe de courtisans qui lui sont voués corps et âmes. Vous faites donc rarement le poids. Et le moment est venu de faire ses valises.

Finalement, la compétence ne sauve de rien, elle n’est pas un bouclier invulnérable. La compétence est un outil nécessaire mais pas suffisant. Regardez le nombre d’incompétents qui réussissent car meilleurs flagorneurs. La moralité : Remplissez votre carnet d’adresse en premier, vous aurez tout le temps de vous perfectionner en remplissant votre tête après !

samedi, mai 20, 2006

La hierarchie salariale

Dans une entreprise, il existe une véritable hiérarchie des salaires. Plus votre poste est « important » mieux vous êtes payés. Il suffit toutefois de bien savoir ce que veut dire important. Ne soyez pas naïfs et ne penser pas non plus que plus vos études seront longues et plus votre salaire comportera de zéro car il se pourrait qu’à la fin il n’y ait que des zéros. L’entreprise part d’un postulat simple : ou vous faite rentrer de l’argent dans les caisses ou vous êtes un coût pour elle. Pour faire rentrer de l’argent, il faut être une sorte de personnage à part : un commercial. Mot magique et dans ce cas on sort le tapis rouge. Pour les autres, beurk, vous coûtez déjà trop chère car vous ne rapportez rien. Vous êtes une sorte de mal nécessaire.

Ce qui veut dire en résumé : Commercial beaucoup d’argent le reste, il faut faire des économies. Ce qui est amusant c’est que pour postuler à ce type de poste pas besoin de sortir de St Cyr. Un peu de bagout, un zeste de belles paroles, de la réparti et hop vous êtes intronisé commercial. On se prosterne devant vous tant que les résultats sont là sinon on tire la chasse et on retrouve de l’eau propre ! Notez bien que j’ai vu aussi de très brillants commerciaux mais il reste quand même une bonne partie d’ignares incultes dont le seul talent est celui d’un bonimenteur de foire.

Pourquoi subsiste t il de tels scories dans ce domaine ? Très simple parce qu’il faut se mettre au niveau des acheteurs aussi abrutis que leurs homologues. Bien que là aussi, il existe réellement des personnalités dont le brio est incontestable. Ce qui est navrant dans tout ça, c’est qu’il existe dont une faune de parvenu avec des salaires proche du scandale mais qui savent refiler de la camelotte à des ânes eux aussi grassement rémunérés pour leur piètre performance.

A l’opposé de cette opulence honteuse vous avez de très brillants personnages dont le seul défaut est de ne pas aspirer à être commercial. Fatal erreur ! Les galères commences, les salaires sont bas (c’est vrai à quoi sa sert des employés qui pensent des stratégies qui contrôlent etc.). Et ben pas à grand-chose finalement car il vendent rien dont pas de cash dans les caisses. Terrifiant !

Toutefois une orientation peut vous sauver du naufrage. La finance, faite financier, on a besoin d’un technicien dont personne ne comprend le langage et qui sait écrire des beaux résultats pour les analystes financiers qui achètent les actions. Financier c’est comme avocat, ils parlent pas français mais tout le monde en veut un comme les nains de jardins ! La grande qualité du financier c’est sa propension à mentir. Vous mettez vos chiffres dans le shaker, vous agitez fortement et vous faites sortir du chapeau le lapin qu’il vous plait de valoriser. Tout le monde applaudit, on achète vos actions, vous les revendez au plus haut. Pour le reste advienne ce que pourra, c’est plus votre problème. Vous voyez de quoi je veux parler ; quelques scandales retentissants ont prouvé que les chiffres pouvaient être assaisonnés à la sauce que l’on souhaitait.

Pour ceux que la carrière commerciale tente, il faut retenir quelques principes de base. Quand les chiffres de ventes sont bons, c’est grâce au commercial. Quand ils sont mauvais c’est de la faute du marketing qui n’a pas fourni au commercial le bon produit. Quand l’entreprise gagne de l’argent, c’est grâce au commercial, si elle en perd c’est à cause des financiers qui brident le commercial. Quand le suivi administratif des clients est bon, c’est grâce au commercial, s’il est mauvais c’est à cause de la gestion commerciale qui est peuplée d’incapables. Enfin, pour toute autre erreur potentielle ce sera de la faute de l’informatique, de la logistique, de Dieu, du voisin, une conspiration etc.

Pour un commercial sa responsabilité n’est jamais engagée puisqu’il est infaillible. On ne peut en dire autant des autres, comme il est entouré d’être inférieurs, il passe sont temps à corriger les erreurs des autres. J’espère que Dieu leur a réservé une place spéciale au paradis pour tant de dévotion et d’aide à autrui. En attendant, il faudra supporter encore et encore ces lourdauds plus proches des étapes hôtel miteux que des musés d’art primitifs. C’est ça la dure loi de la jungle. Finalement, je me demande si c’est le singe le plus proche cousin de l’homme !

samedi, mai 13, 2006

Vive les prix libres !

En France les prix sont libres. C’est une réalité sur le papier. C’est bien le seul endroit ou cela existe. Il est clair que la pression exercée par la concurrence est un fort leitmotiv. Toutefois, les affaires retentissantes que nous avons connus ces derniers mois sur les ententes illicites de prix et les amendes extraordinaires infligées montre qu’il existe la loi et l’interprétation qu’en font les sociétés. La liberté des prix est à double tranchant. Les prix bas permettent d’attirer le chaland donc d’accroître sa part de marché dans le même temps la marge dégagée par le produit se réduit donc la rentabilité de l’article et le bénéfice généré est moindre. A long terme ce petit jeu peut entraîner des coupes sombres. Le personnel étant la première variable d’ajustement puis c’est les investissement qui en pâtissent. Enfin la société lambda se retrouve sur un business model obsolète et elle fini par déposer le bilan.

Pour éviter cette situation catastrophique, il faut que l’entreprise soit à la pointe de la R&D mais aussi de la productivité. Le personnel est toujours sacrifié (variable d’ajustement lié au progrès) mais les fonds nécessaires pour la modernisation restent considérables et sont constamment alimentés. S’ils sont si lourds et contraignants, il faut avoir la rentabilité nécessaire pour allouer ces sommes. Qui dit bonne rentabilité dit : « le consommateur doit payer ». C’est ainsi que nous arrivons à l’entente illicite sur les prix. Qu’il s’agisse du distributeur ou du fournisseur, ni l’un ni l’autre n’ont intérêt à déclancher une guerre des prix qui serait ruineuse. On préfère se réunir entre personnes de bonnes familles, on se met tous d’accord et on fait payer le consommateur final au prix convenu.

Ce système marche bien quand il s’agit d’oligopoles. Peu d’acteurs, peu de conflits, un terrain d’entente est facile à trouver afin que cela satisfasse les besoins de tout le monde. C’est plus délicat quand il existe une multitude d’acteurs. Les compromis sont difficiles à trouver et souvent un non aligné ou un traître fait voler en éclat les vœux pieux. De toute manière, les acteurs d’un même secteur se rencontre régulièrement, ils se connaissent et si leur intérêt commun est de faire payer le consommateur, au final celui-ci mettra la main à la poche. C’est même hallucinant de voir les incroyables ententes qui existent entre concurrent.

Cela prouve que la dérégulation est bénéfique au moins dans un premier temps au consommateur. Dès qu’un monopole est brisé, les prix baisses car les multiples acteurs tentent de conquérir de la part de marché. Après vient une phase de consolidation ou il ne reste que les plus résistants. Ils sont solides n’ont aucune raison de s’entre tuer car le gâteau est suffisamment grand pour que tout le monde vive bien. Les prix ne baissent plus, ils sont concertés. Ils peuvent même hausser gentiment à la grande satisfaction de tous. Les profits sont énormes. Un monstre a été créé. Indéboulonnable, incontournable, le pauvre consommateur est obligé de passer par lui. Comment meurt le léviathan, par une nouvelle révolution qui crée un produit indirectement concurrent. Pris de cours et incapable de réagir face à une nouvelle dynamique technologique qu’il ne maîtrise pas. Il disparaît mais le mal a été fait.

Ce qui est triste dans tout ça, c’est que le consommateur à inconsciemment ou pas entraîné la fin de l’ère industrielle en France. La hausse de notre niveau de vie s’est fait au détriment de l’emploi national. L’état porte aussi une lourde responsabilité car il n’a pas préparé des salariés adaptés à leur époque. Le consommateur, toujours prompt à manifester pour le maintien des emplois en France, est le premier à acheter de la technologie à bas prix importé des pays d’Asie. Il est ravi aussi de s’habiller pas cher grâce aux importations chinoises par exemple. Il condamne naturellement des industries françaises par ce comportement. Bizarrement personne ne se sent responsable dans son acte d’achat pourtant lourd de conséquences.

Finalement, il faudrait bien balayer devant notre porte avant de hurler contre la mondialisation. Tout compte fait elle a bien servi le consommateur qui, avec la même quantité d’argent, a pu en avoir toujours plus. Il ne faut pas croire tout le temps que le marché de l’offre et de la demande fixe les prix. Dans plein de domaines c’est un petit cercle d’initié qui fait la pluie et le beau temps.

Chez Décadence S.A. on a bien compris la règle du jeu et une foule de petits arrangements régissent en vérité les règles de la concurrence. Il ne faut pas tuer la poule aux œufs d’or. En plus, nos gouvernants se foutent royalement de ce qui se passe. Aucun contrôle n’est exercé. Pourquoi dans un tel contexte se priver ? Le consommateur vache à lait est la pour se faire plumer alors…

dimanche, mai 07, 2006

La Mytologie de Travai : Le Client est sympa

Quel que soit le type de société, toutes ont un point commun : Le client. Qu’il soit le consommateur lambda ou un professionnel cela ne change rien. Tous les clients sont identiques, ce sont les rois et vous êtes leur humble serviteur. Il faut dire que de votre coté aussi vous avez l’opportunité d’être client. Tel les bizutages qui se reproduisent d’année en année avec la même violence, dès que vous passez du coté obscure de la force, vous devenez un avatar de celui qui vous pourrit la vie au quotidien.

Et oui, le client n’est pas sympathique, il se fait prier, ses exigences sont surréalistes, il vous fait toujours attendre des heures (il parait que c’est une technique de négociation) et il est là pour vous presser comme un citron. Vous lui devez tout, il ne vous doit rien. Bien évidemment l’hypocrisie générale qui sévit dans le monde du travail vous explique que tout cela est faux. La méthode Coué est là pour le lavage de cerveau et ses enfants aussi. On vous berce de négociation gagnant/gagnant, d’élargissement du gâteau etc. Que de beaux mots pour une réalité qui n’est en rien conforme avec les beau discours ambiants.

On a donc clairement établi que le client ne vous aime pas. Je vous rassure le contraire est aussi exact. Chez Décadence S.A. on déteste le client. Il est considéré comme un vrai salopard prêt à vous extorquer le maximum pour un minimum d’engagement. Alors, on louvoie, tous les moyens sont bons pour l’arnaquer. Dans la jungle c’est bien ce qui se passe. Si vous êtes un temps soit peu indulgent vous restez sur le carreau. Remarque, on rigole bien quand on a réussi à flouer l’adversaire dans une négociation. Personne n’est dupe. Le partenariat ça n’existe pas. Ce qui régit le commerce, c’est le rapport de force un point c’est tout.

Tout le reste c’est des mots bon pour faire vendre des livres portés au pinacle par des critiques imbéciles. La théorie, c’est aussi bon pour faire croire aux étudiants qu’on vit au pays de Candy. Les concepts étiques comme le commerce équitable, le naturalisme ou autre me font bien rire. Dès qu’il y a une notion pécuniaire au milieu, inutile de parler d’équité ou de quoi que ce soit qui est relié à l’humanisme. C’est la guerre un point c’est tout. C’est juste un concept marketing créer pour faire adhérer une bande de gogo qui sont rempli de pseudo bon sentiments. L’homme dit civilisé est encore loin de l’humanisme tel qu’il a été pensé.

Les concepts se suivent et se remplace au gré des modes. Quelques leaders d’opinion font et défont les nouvelles idoles. La compétition mondiale qui sévit ne va pas améliorer les choses. Au bout du compte se sont toujours les moins aptes à s’adapter qui trinquer. On voit les drames sociaux que cela entraîne. Dans un monde violent, chez Décadence S.A. on se fout de ce qui se passe ou se passera. Une seule chose compte : LA RENTABILITE. Ames sensibles s’abstenir.

samedi, mai 06, 2006

Le Syndrome Blonde

Je l’ai bien dit, être une femme au sein de l’entreprise n’est jamais une chose facile. Il existe cependant une exception notable : La blonde. Malgré l’énormité de ce cliché, il fallait bien un nom à cette typologie de femme d’exception qui s’en sort bien mieux que le commun de ses congénères. On peut trouver deux types de profils : Le premier celui de la jolie fille sans cervelle. Le second celui de la belle redoutablement intelligente. Dans les deux cas vous avez perdu, vous n’avez aucune chance de sortir vainqueur d’un quelconque affrontement ou rivalité en tout genre.

Que se passe t il concrètement ? Dans un monde dominé par des hommes ces femmes là n’ont aucun souci à se faire, leur physique allié ou pas à leurs qualités intellectuelles leur assure immunité et confort salarial.

D’abord l’immunité car en toutes occasions elles bénéficient de circonstances atténuantes. Elles n’ont pas fait leur boulot, un regard triste au patron et tout est pardonné. Vous n’avez pas fait votre boulot, votre patron est au bord de la crise de nerf et vous traite d’incapable. L’axiome de l’entreprenariat étant : « Si tu n’as pas eu le temps de faire quelque chose c’est que tu es mal organisé » (et la surcharge de boulot !?!). Elle s’énervent contre le patron, il sourit, un regard bienveillant, la pauvre petite est surmenée c’est certain, il faut dire qu’elle donne beaucoup. Il va falloir un peu la ménager. Vous faites une réflexion à votre chef vénéré l’affaire est tout autre. D’abord comment osez vous faire un quelconque commentaire à votre maître. Vous n’êtes qu’une larve insignifiante. Si jamais vous aviez l’impudence de reproduire votre action insensée vous seriez immédiatement et sévèrement sanctionné. Il faut tout de même se faire respecter de ces petits insolents d’employés qui se croient tout permis. Certes, nous sommes dans une entreprise progressiste et de dialogue mais il ne faut pas abuser. Les avortons ne remettent pas en cause l’infaillibilité du chef.

Ensuite arrive le doux moment des augmentations salariales. Ah la belle a eu tout ce qu’elle revendiquait. C’est bien normal, son dévouement, son travail, sa motivation au quotidien étaient tellement forts qu’on ne pouvait rien lui refuser. Par contre quand on arrive à votre cas, la chanson n’est plus la même. Vous êtes insolents parfois, vous n’êtes pas assez rapide, vous n’êtes jamais assez motivé. Vous êtes sur la bonne voie mais la fin du chemin est loin, très loin devant vous. Tiens vous devriez prendre exemple sur votre collègue blonde modèle de vertu et parangon de l’humain laborieux. En conséquence, au jeu de quitte ou double, la blonde double et vous vous quittez.

C’est quand même étrange car vous aviez tout donné vous avez des résultats au moins équivalents à votre collègue. Elle rafle la mise, vous vous contentez des miettes. Il y a forcement quelque chose qui cloche, un dysfonctionnement quelconques. En effet, il y en a un, cela s’appelle les hormones. Il vous faudrait un cours pour différencier les testostérones des progestérones et surtout les compatibilités. Votre chef est testostérone, vous aussi. C’est là que le bas blesse. Les mêmes pôles d’un aimant ont tendance à se repousser, par contre mademoiselle blonde est progestérone. Tel le miel pour la mouche elle attire sa proie, elle en fait même ce qu’elle en veut. Quelle mouche peut résister au miel ! Il vous reste trois alternatives : Changer de sex, éliminer votre rivale, trouver un chef progestérone. Bonne Chance !

Moralité : Nous avons tous nos blondes, faites le dos rond car les causes perdues n’apportent rien de bon. Tel le fils du patron, vous ne pourrez jamais vous frayer un chemin dans ce maquis qui vous dépasse. Chez Décadence S.A. nous connaissons trop bien ce syndrome et il est incurable.

samedi, avril 22, 2006

La femme est un sous homme !

Dans toute entreprise, les médias ne cessent de nous le marteler, les femme subissent le joug des hommes. Elles sont toujours moins bien loties que leurs homologues masculins. On ne peut contester ces faits. Les femmes cadres sont plus rares que les assistantes et elles profitent de conditions salariales plutôt désavantageuses. Il faut dire que ces charmantes entreprises n’aiment pas les potentielles poules pondeuses. Une femme est un problème (et pourtant si elles n’existaient pas où seraient les forces vives de la nation ?). Elle n’est pas un être humain elle est un risque éventuel de grossesses multiples avec virtuellement un congé de maternité longue durée. Un véritable cauchemar pour tout DRH qui se respecte. Il faut remplacer la belle (jusque là ça n’est pas trop difficile) mais comble de l’horreur, il faut la réintégrer à un poste équivalent malgré tous les congés parentaux qu’elle aurait pu prendre. Le crime est très grave !

L’abomination peut même parfois muter en une quatre cinquième. Toute entreprise est immédiatement prise de nausée au son de ce mot au combien vulgaire. Il faudrait avoir une personne qui travaille quatre jours sur cinq ? Inconcevable ! Quel va être le retour sur investissement de cet employé qui doit consacrer du temps à ses enfants qui ne peut plus faire d’heures sup à en mourir. On a voulu la libération de la femme et voilà comme elles remercient les tendres entreprises qui leur ont fait confiance ! Et pour couronner le tout, ces dames demandes des responsabilités et un salaire de ministre ! Il ne faut tout de même pas rêver !

Comme vous pouvez le comprendre une femme peut contracter une maladie (la grossesse) de très longue durée au moment de sa vie où elle peut être rentable pour l’entreprise. De surcroît, une fois la maladie évacuée, elle risque de conserver une, voire plusieurs larves parasites (des enfants) qui vont mettre en péril son implication et sa productivité dans l’entreprise. Afin d’éviter que la gangrène ne gagne tous les niveaux de l’entreprise, il est fortement conseillé de limiter l’accès de l’unité de production à des taches subalternes. Toutefois, afin de peaufiner une image acceptable socialement, il est recommandé d’extraire quelques lots ayant subi des tests approfondis et qui présentent des anomalies (instinct maternel faible et carriérisme aiguë) pour en faire des cautions contre toute attaque de sexisme. Ces modèles défectueux pourront aussi servir d’égéries pour montrer aux autres produits que tout est possible si on y met les moyens. Il est recommandé aussi de les sortir régulièrement pour les montrer afin de renforcer l’image militante et profondément égalitaire de la société.

Le marteau ou l’enclume, voilà un choix Cornélien. Mère ou working girl ? Ce dilemme ne devrait pas exister. C’est ça aujourd’hui l’égalité. Sur le peu de femmes cadre que nous avons chez Décadence S.A., j’en vois bien peu d’épanouies. Une sympathique pression latente pèse sur leurs épaules. (La DRH SS veille sur vous n’ayez crainte). Les gros mots sont interdits (enfants, maternité, 4/5ième). Les rares qui ont osé bravé la colère des Dieux ont été châtiées ou le seront dès que l’occasion se présentera. Le Léviathan DRH est prêt à tous les harcèlements et mesquineries de tous types pour avoir leur peau.

Quand vous êtes une femme dans un monde d’homme, ce qui est aussi agréable c’est le coté amusant de vos collègues mâles. Les mauvaises blagues fusent, les commentaires désobligeants sont légions et deux options s’offrent à vous. Soit vous êtes une salope soit vous êtes frigide. Les femmes normales, ça n’existe pas, c’est scientifiquement prouvé. Elle sont retorses ou grenouille de bénitier. C’est ainsi que la gente masculine s’amusent en divers classements en tout genre du plus subtile (bonne, pas bonne) au plus sordide (utilisable ou pas utilisable « pour rester poli »). Un florilège de réflexions et méditations toutes plus intéressantes les unes que les autres plane sur les lieux de travail au quotidien. Le pire de tout c’est quand une personne de la gente féminine fait l’erreur de se lancer dans une aventure avec un collègue peu scrupuleux. Une fois l'information diffusé par cet impétrant, la compétition entre reproducteur fait rage. Il faut être à la hauteur du séducteur qui a levé du gibier.

Tous ces petits plaisirs entre amis du quotidien, c’est même trop agréable. On en redemanderait tellement que c’est intéressant. Enfin nous sommes dans un pays civilisé et évolué. Le seul mot de la fin qui s’impose : Pourvu que ça dure !

mercredi, avril 19, 2006

Cinquième perso : La DRH

On pouvait penser qu’il existe au sein de l’entreprise un terrain neutre, un lieu au-delà du bien et du mal, un endroit ou règne l’impartialité : La DRH. Avis à tous ceux qui commettent cette erreur, elle peut être lourde de conséquences. Normalement la DRH est un lieu de dialogue confidentiel entre les différents intervenants. Vous devez normalement aborder des sujets délicats pour y trouver des solutions ensemble dans la sérénité et pour le bien être de tous (entreprise et employés).

Comme cous pouvez l’imaginer, chez Décadence S.A. il n’y a pas de place pour les idéalistes et encore moins pour les fleurs bleus. La DRH est une sorte de trou noir, un néant absolu. C’est la négation même de la concertation et de l’écoute. La DRH est tel un petit chien (plutôt un roquet d’ailleurs) aux ordres de son maître (le DG). Et son niveau de tolérance se rapproche plus de la Gestapo que d’Emmaüs. Menant une véritable inquisition, à l’affût de toute rumeur, et bien évidemment toujours prête à se délecter de dénonciations en tout genre, son objectif servir son idole, son dieu au détriment de ces pauvres salariés (une sous race tout juste utile à servir ou périr) !

Ce charmant service aurait fait un carton sous l’occupation et ses affidés. Il faut dire qu’il symbolise parfaitement bien les nostalgiques de la dénonciation et de la haine des autres. L’incarnation de ce magnifique état d’esprit est parfaitement incarné par son principale représentant la DRH en personne. Un être vil, foncièrement méchant et surtout prêt à servir ses propres intérêt sans complexe ni remords. Un style inquiétant, un regard hagard, une peau vérolée, elle ressemble à une abomination surgie directement des enfers. Cet être infâme est logiquement détesté et honnis mais remplis parfaitement son rôle de séide. Tel un vautour, elle guette en permanence les allées et venues de proie potentielles. Son credo, le mal, la persécution des faibles et leur exploitation.

C’est tellement plus simple de taper sur les impotents plutôt que de dépenser de l’énergie à les défendre. Fier de son pouvoir pathétique de nuisance, elle a aussi organisé sa cour d’adorateur. Ses sherpas lui rapportent le moindre bruissement de rumeur qu’elle s’empresse de rapporter à son démiurge. Tout ça pour vivre par procuration la sensation du pouvoir et aussi pour nuire aux autre (méchanceté quand tu nous tiens !). Dans ce contexte, les membre du sexe opposé son mieux lotis car avec un physique écoeurant la goule n’aime pas la concurrence. Parfois, un petit sacrifice de sa personne peut être profitable. Certains s’y sont attelés et il faudrait leur décerner une médaille pour un tel renoncement.

La morale de cette histoire, c’est qu’il n’y a pas de morale. Chez Décadence S.A. inutile de tenter de se tourner vers quelqu’un. Inutile de tenter de se confier pour exprimer une critique constructive. Ici les problèmes n’existent pas, ici tout va bien dans le meilleur des mondes. Et si vous ne penser pas de cette manière, on tire la chasse et l’eau propre remplace l’excrément que vous étiez. Chez Décadence S.A. on n’aime pas les empêcheurs de tourner en rond. Le cerbère veille tapis dans l’ombre, prenez garde de ne pas le réveiller.

samedi, avril 08, 2006

Le comble de l'inutilité : La Réunion

Quand vous êtes au sein d’une entreprise, vous ne pouvez pas échapper à la communion obligatoire de tout salarié qui se respecte : La Réunion. Cet instant privilégié de dialogue et de « brain storming » devrait être l’aboutissement d’un processus permettant de faire avancer l’entreprise. Or que ce passe-t-il dans le vrai monde de tous les jours ?

La première chose que l’on constate c’est qu’on a au moins une réunion par jour. Vous passez alors votre temps à courir de réunion en réunion. Cela vous empêche de faire votre travail correctement. On vous reproche alors d’être mal organisé. Le postulat « crétin de base » étant que si vous n’avez pas le temps de faire tout ce que l’on vous demande, c’est que vous êtes mal organisé. A aucun moment cela pourrait être dû à un quelconque sous effectif au sein de la structure (ça se saurait tout de même si vous faisiez le boulot de deux personnes !).

Le second point marquant de la réunion c’est que l’on y fait strictement rien. Dans 90 % des cas, les réunions planifiées ne servent à rien. Aucune décision n’y est prise, aucun indicateur n’est mesuré concrètement de l’une sur l’autre. Par contre beaucoup de temps est consacré aux noms d’oiseau, petits règlements de comptes entre amis, coups bas etc. Cela fait le charme des réunions, les clans se forment et la guerre de tranchée commence. L’intérêt de l’entreprise on s’en fou. Ce qui compte, la victoire sur le groupe d’influence concurrent. Les décisions qui s’imposent peuvent attendre la chute de vos concurrents. Et puis, il vaut mieux une mauvaise décision ou vous sortez vainqueur, qu’une bonne décisions ou vous seriez perdant non !

On se retrouve dans la cour d’école de nos années de collège. Nous avons le pion alias le DG qui distribue les heures de colles et les bon points, les fayots, les bons élèves et les dissipés tous prêt à se pavaner pour plaire au chef. Cette grande ménagerie une fois mise dans une salle de classe se comporte comme un véritable poulailler pour plaire à son coq. Finalement le monde des adultes n’est pas si loin de celui des enfants. Sous couverts de quelques artifices, les années collèges n’ont guère changées. On se moque, on persécute, on se bat etc. tout est plus vicieux, larvé, occulté mais fondamentalement tout est identique. Seule la forme change. Après des millénaires d’évolutions, en arriver là ! Bonjour tristesse !

Chez Décadence S.A. on est à Versailles. Décisions arbitraires, omnipotence du monarque, exploitation des gueux et noblesse ultra privilégiée. Tout y est, plus besoin de lire des livres sur le thème vous le vivez en direct. La réunion est un conseil du roi où se dernier tranche et distribue des faveurs sans aucune cohérence ou intérêt pour l’entreprise. Mais à quoi bon, l’important c’est ce qui tombe en fin de mois. Les dirigeants internationaux, on peut toujours les enfumer, leur raconter m’importe quoi. L’essentiel : la ligne bénéfice doit être bonne.

L’ambiance, le climat sociale, le drame des laissés pour compte, on s’en fou, on est pas là pour ça. Nous, ce qu’on veut, c’est des euros pour les actionnaires, les salariés sont un moyen (utilisable, interchangeable, renouvelable et évacuable) pas une fin. De toute façon notre communication vers l’extérieur est très soignée. On peut tout dire :
- que notre souci principal est le bien être de nos collaborateurs, principal rouage du succès de Décadence S.A. (on se marre bien à raconter des conneries !)
- que nous sommes une entreprise éthique avec des engagements forts sur moult sujets. (l’éthique on n’a jamais su ce que c’était mais ça fait bien !)
- que nous signons nombre de conventions engageant la société sur les rapports humains avec les fournisseurs ou je ne sais quoi encore. (il faut souvent être inventif dans le flot de mensonges racontés !)

L’essentiel dans ce système, c’est que personne ne vérifie nos engagements. C’est la magie de la communication. Vous pouvez être l’entreprise la plus pourrie et pitoyable du monde, ça n’est pas grave, engagez un bon communicant et le tour est joué. Personne ne viendra remettre en cause vos dires car personne ne peut savoir ce qui ce passe au cœur de la firme. Le contrôle n’existe pas.

Qu’il est bon de rouler les gens dans la farine, une bonne image et la terre entière veut postuler chez vous. Il se seront bien fait enc… mais le fondamental est sauf, Décadence S.A. est aimée des idiots qui croient tout ce qu’on leur dit. Votre lot de consolation, vous n’avez pas un monarque à vie. Priez pour voir sa fin mais aussi pour espérer que le prochain ne sera pas pire !

samedi, avril 01, 2006

La mythologie du travail : Le temps

Et oui, comme souvent dans toute entreprise qui se respecte, le temps de travail est un élément essentiel de la performance. La croyance des gourous de la productivité et de l’efficacité veut que plus vous restez au bureau, plus vous êtes considéré comme un élément à « haut potentiel ». Intéressant comme axiome mais totalement faux voire imbécile.

Reprenons depuis le début : D’abord quelle que soit notre nature, nous sommes tous humains donc limités par nos capacités physiques et nos contraintes biologiques. Là où un PC peut tourner 24 heures sur 24, nous sommes obligés de dormir, manger, boire. Nos rythmes biologiques font que notre vigilance connaît des hauts et des bas tout au long de la journée. Pour faire simple : nous ne sommes pas taillés pour travailler 12 heures par jours même si on le voulait. Et pourtant, une pression très française veut que vous soyez obligés de rester au bureau pour montrer que vous êtes un bon.

Même si vous êtes très efficaces, même si vous avez terminés vos taches en temps et en heure, ou quel que soit le cas de figure, essayez de partir « tôt » et alors les railleries fusent. La plus niaise étant en générale : « Tu prends ton après midi ». Vers 18h30 -19 h c’est plutôt incongru non ! Alors on pourrait se dire, c’est partout pareil etc. Et bien non, les anglo-saxon ne dépasse jamais les 17 H. Par quel miracle en sont ils arrivés là, alors que nous, nous traînons jusqu’à des heures impossible au bureau. C’est très simple. Premier atout, ils ne prennent pas de pauses interminables pour déjeuner. Ils restent dans les bureaux et avalent un sandwich (phénomène culturel). Mais cela n’explique pas tout, ils ont beaucoup moins de vacances que nous.

Nous voilà face à un comble, ils ont des journées moins chargées mais en volume horaire annuel, ils travaillent plus que nous. Ne doutons pas de l’efficacité de ce modèle. Rentrer chez vous vers 17 h vous permet de participer à une vraie vie de famille avec femmes et enfants. Je ne parle même pas de la motivation au quotidien et de la productivité qui en découle. Une meilleure répartition de l’activité permet de moins s’user et d’être plus serin. Alors que chez nous, vous arrivez quand vos enfants sont couchés et votre femme vous fait des reproches pour ces journées interminables. Vous ne pouvez que traîner une sombre culpabilité sans pouvoir vous extraire de ce piège. Alors qui a raison et qui a tort ?

En ce qui me concerne le choix est vite fait. Changeons nos manières de voir les choses, brûlons la RTT sur le bûcher des vanités françaises, et tous les avantages scandaleux qui nous ont fait perdre l’essentiel : la vie au quotidien, l’envie d’aller travailler et le plaisir que cela peut procurer (et oui ça arrive!). Revenons à plus de simplicité et d’efficacité. Les évidences sont si difficiles à théoriser et à expliquer !

Quand je regarde mon quotidien, et bien sur 12 heures passées au bureau quand on est très motivé, les heures efficaces représentent 6 – 8 heures pour les champions. Mais le reste du temps !
9H : Pause café du matin. Elle peut s’éterniser car la journée sera longue et vous n’êtes pas très pressé de vous tuer au travail
11 H : Votre attention décline, l’heure du repas approche et votre productivité est en berne
14 H : La digestion bat son plein et vos yeux se ferment. Inutile de commencer une tache complexe vous êtes à l’agonie
16 H : Pause goûter (on a faim !)
19 H : Vous êtes cuits (à point !). La journée vous a laminé mais vous ne pouvez pas partir. C’est trop tôt tout le monde est encore là. C’est le bon moment pour faire votre tournée des bureau et vous informer de tous les potins de la boite !

Moralité : Pathétique quand tu nous tiens. Voilà où nous en sommes à ce jour. Les cadres déambulent dans les couloirs de leur prison. Otages de conventions sociales ridicules et contre productives. Toutefois, n’oubliez pas que la France tel le Titanic est réputée insubmersible ! Pour ma part, je vous conseille Lourdes car seul un miracle peut nous sauver de la catastrophe qui nous guette.

samedi, mars 25, 2006

Quatrième perso : Le syndicaliste

Un personnage intéressant. On ne sait jamais trop bien par où commencer, il y a tellement et tellement peu à dire. Tout dépend de la perspective dans laquelle on se place. Finalement chez Décadence S.A., nous avons un pur cliché. Un air de gnome, un regard de lémurien avec l’intelligence qui y est associée. Cette chose est proche de la nullité absolue. Elle se croit investie d’un mission divine hélas bien peu portée sur le bien être et les intérêts du salarié.

Doté d’un niveau de bêtise proche du livre des records, elle se fait naturellement endormir par les personnes avec qui elle est amenée à négocier. Parfaitement consciente des limites du sujet, un bon DG bien épaulé par la DRH se montre très attentionné et armé d’un discours lénifiant manipule le singe savant. Grâce à ces petites manoeuvres et mesquineries, on amène le sujet à valider ce que l’on veut. Surtout pour éviter toute opposition sur les sujets les plus importants, il faut faire croire au benêt qu’il a du pouvoir et que c’est lui le maître du jeu. Une fois que l’idiot croit être en position de force, on fait de la résistance sur tout ce qui est accessoire sans jamais parler de l’essentiel. Après ces joutes verbales, on fini par céder sur l’accessoire et bien évidement rien sur le primordial.

Moralité : Votre responsable syndical, un air triomphateur revient faire son compte rendu heureux du travail accompli. Vous écoutez attentivement son discours victorieux sur les places de parking et la peinture de la cantine. Quand il arrive aux problèmes fondamentaux des heures supplémentaires et aux modes de récupération, là par contre c’est le néant. Il vous expliquera qu’on ne peut pas tout avoir et que les avancées sont notables. Quand un DG tient un crétin pour assurer des négociations majeures, il n’en est que plus content. Il pourrait même dire merci à tous les salariés de lui avoir facilité la vie à ce point. Il doit d’ailleurs bien se marrer après chaque round.

L’incroyable, c’est que tout le monde est parfaitement conscient de cet état des choses. Le seul problème : l’individualisme et les lois qui régissent les élections des représentants du personnels. D’abord, personne ne veut ce type de poste de peur des représailles, ensuite ne peuvent être élu que des personnes syndiquées. Avec la fin de la syndicalisation massive, le désintérêt des autres et la peur des représailles, nous en arrivons à des situations ubuesques. Il ne reste plus que quelques ignares syndiqués qui sont les seuls à pouvoir être élu. Donc, ils finissent toujours par être les représentants du personnel dans tous les pourparlers majeurs avec les résultats que l’on connaît.

Le tout se réalise sans que ces personnes n’aient ni représentativité, ni une quelconque légitimité aux yeux de ceux qu’ils sont censés représenter. Il sont là par défaut, ne font rien de bien, et sont par essence persuadés d’être des nouveaux croisés. La médiocrité et la crédulité au quotidien dominent les débats pour le plus grand repos des dirigeants. Espérons qu’un souffle nouveau se fasse jour pour apporter une véritable réforme à cet état des lieux.

Je n’aime pas les syndicalistes pour leur opposition systématique à tout et n’importe quoi. Je n’aime pas les syndicalistes pour leur politisation excessive. Je n’aime pas les syndicalistes pour leur partialité et leur défense d’intérêt particuliers aux dépends d’intérêts collectifs. Et pourtant j’aime le syndicalisme car c’est un concept qui doit apporter aux salariés de meilleures conditions de travail, de vie, de bien être etc.

Aujourd’hui, cette mission n’est plus remplie car les syndicats ont signé un pacte avec le diable. Ils ont mangé leur pain blanc et sont décrédibilisés. Nous voyons encore dans l’actualité les dernières convulsions de ce modèle obsolète. Espérons qu’un nouvel état d’esprit émerge de ce chaos pour restaurer une certaine fierté d’être au service des autres.

Dans l’attente, le fantoche que nous avons, il faudra bien le supporter. Remarque notre clown pourra certainement se recycler un de ces jours sur la piste aux étoiles. On peut être sûr qu’il déclanchera l’hilarité générale !

samedi, mars 18, 2006

Gloires et Déboires

Qu’il est difficile de s’approprier succès et échecs au sein de l’entreprise. Enfin, disons plutôt que la paternité des succès est souvent revendiquée. Elle est même bataillée, disputée dans une lutte à mort sans merci. Les poids lourds de l’affaire se chamaillent beaucoup pour en tirer le maximum de profit, pour valider leur triomphe, pour étaler leur toute puissance, leur leadership incontestable. Le but ultime être le numéro 1, abattre la concurrence, se mettre en avant dans la course à la promotion. En clair devenir le nouveau calife ! Dans un contexte de ce type tous les coups sont permis, pas de quartier ni de compassion. L’adversaire ne doit pas être à terre, il faut absolument le tuer car l’expérience montre que les retours de fortune sont nombreux. Il ne faut jamais laisser la moindre opportunité à l’autre car la bête blessée, tel le sanglier, peut vous donner une dernière ruade et vous éliminer de la course à la carotte (si près de la satrapie se serait trop bête !).

Donc tout ce petit monde, de petits caporales aux dents longues s’étripe joyeusement pour tirer toujours plus la couverture à soi. Par contre, dès que le spectre de l’échec pointe le bout de sont nez, les rats quittent immédiatement le navire. Dès qu’un projet est un fiasco, c’est le sauve qui peut générale, les femmes et les enfants on s’en fout pourvu qu’on puisse sauver sa peau. Et c’est bien la seule chose qui compte. Les dommages collatéraux sont un sacrifice nécessaire non ! Il vaut quand même mieux vendre son âme au diable plutôt que de la perdre. Et puis, charger un grouillot, sacrifier sa misérable carcasse ça n’est que la dure loi de la sélection naturelle.

L’instinct de survie bat son plein. Et toutes les justifications sont légions pour exposer un principe simple. Dans le cadre d’un fiasco retentissant, c’est vous qui êtes le responsable. Si le succès est au rendez vous, c’est votre chef qui est responsable. Vous n’allez quand même pas avoir le culot et la suffisance de croire que vous pouvez être l’initiateur d’une grande réussite. Si tel était le cas seriez vous un sous fifre ? Evidemment non ! Par contre, votre rang de sous être vous autorise à endosser toutes les âneries qui auront eu pour conséquence des résultats décevants. Comme s’est amusant d’aller à une réunion ou ces divers moments se succèdent :
- Un point positif et votre chef tel Artaban bombe le torse, son visage s’illumine il se retourne vers l’assemblée et assène à ses rivaux un sourire triomphale signifiant : Vous êtes mort ! D’ailleurs ce petit roquet que vous connaissez bien parait faire 1m90 (bizarre, il fait plutôt 1m70) et occuper un espace très inhabituel, c’est fou ce que quelques petits compliments peuvent faire
- Un point négatif et votre légende vivante passe au gris cendré. Le visage s’allonge, les épaules rentrées, il semble faire 1m50. Il ressemble à une sorte de vipère rabougrie et séchée. Mais vous sentez le regard glacial qui scrute l’horizon en quête d’une proie sacrificielle. La bête se fige, elle a sentie l’odeur du sang de sa victime : VOUS. Elle vous fixe, un rictus se fait jour sur son visage, les crocs sont acérés. Tout à coup l’attaque est lancée : Elle vous invite à vous expliquer sur le problème qui est mis en avant. A grands renforts d’explications elle déplore la mise en garde qu’elle avait exprimé sur le thème, elle s’inquiète de votre entêtement dans cette mauvaise direction. Elle loue enfin sont management qui est de conseiller sans jamais contraindre. Pour clore le débat, elle finit par vous pardonner ce petit égarement. Avec un sourire condescendant, elle sait bien maintenant que vous l écouterez plus, elle sait que vous serait un brave petit exécutant. C’est qu’elle vous aime malgré l’intelligence limitée qui vous sied. Condescendante jusqu’à l’écoeurement elle vous assène un sourire de pitié.

Le problème, ce sont les affabulations de votre seigneur. C’est vous qui avez alerté votre dieu des risques encourus, c’est vous qui l’avez mis en garde. Mais sont intelligence supérieure, dotée d’une grande souplesse et flexibilité, n’a pas jugé bon de tenir compte des avis de ce pauvre hère qui fait partie de son équipe. En effet à quoi bon profiter d’un management participatif quand on est détenteur de la science infuse.

Il paraît que l’on apprend plus de ses échecs que de ses succès. C’est sûrement ce qui limite dans l’ascension sociale. On sait trop de choses quand on est pas manager (vu le nombre faramineux d’échecs endossés) ; alors ça fait peur aux chefs vos connaissances. Car eux ils n’ont connu qu le succès donc ils ne savent rien. On ne peut tout de même pas mettre un loup dans la basse cour. La sentence est définitive : Ad vitam aeternam, vous serez un gueux.

Comme il est bon de se sentir aimé !!

samedi, mars 11, 2006

Le miroir aux alouettes

La rémunération n’est souvent qu’une partie des revenus tirés de ce dur labeur journalier. Il y a une autre série d’avantages qui peut être intéressante. Je nomme ici les PEE, participations aux bénéfices et autres. Face à des années moroses, ce petit complément peut vous mettre du baume au cœur. Ca fait toujours du bien quand les montants du bas de ligne croissent. On se sent mieux, on se sent riche, on exulte.

Toutefois ces petits bonheurs n’arrivent que si vous faites des bénéfices ou si vous avez suffisamment d’argent pour en placer et bénéficier de l’abondement de votre entreprise. Et oui, ça se mérite d’engranger de l’argent. Messieurs les pauvres abstenez vous, vous êtes des indésirables dans ce monde (Egalité quand tu nous tiens !)

Il faut aussi savoir que jamais une entreprise ne vous donnera de bonne grâce ce qu’elle peut soustraire à votre avidité (c’est vrai à la fin vous n’êtes que des rapaces !). Heureusement que certaines dispositions sont obligatoires sinon vous ne verriez pas la moindre couleur des résultats du fruit de votre travail. Souvent au minimum vous avez la participation aux bénéfices qui concerne tout un chacun. Les stocks options c’est pas pour vous, c’est pour les têtes pensantes (bonnes ou mauvaises d’ailleurs !) pour ceux qui sortent du lot, pour les infaillibles, les surhommes, les autres en résumé.

Pour faire court, eux deviennent plus riches et vous non. La seule différence vient à l’heure du départ, pour vous c’est la porte, pour eux ce sont les indemnités pour ruptures de contrat avec moult millions. C’est horrible la vie de patron ! Il faut dire que c’est bien normal de leur donner beaucoup d’argent. Ils ne sont pas habitués à vivre avec un petit salaire, il faut bien qu’ils maintiennent leur niveau de vie et puis ils n'ont pas droit au chômage eux. Ils travaillent sans filet. Vous n’imaginez pas comme eux ils ont une situation précaire par rapport à vous les employés. C’est dur d’être riche ! Et puis pour un patron être bon ou mauvais, c’est bien relatif tout ça. Il est patron c’est tout. Quand il fait faillite, deux options sont possibles :
- La conjoncture défavorable entraînant, malgré un plan massif d’investissement, une crise d’inadéquation entre l’offre et la demande etc. En clair, un plantage royal du à une stratégie à la con impulsée par un crétin qui est arrivé à ce poste on ne sait comment.
- Le prédécesseur avait inéluctablement propulsé la société dans une spirale baissière. Sans le cashflow nécessaire, le paiement des échéances associées à des difficultés de trésorerie et des provisions pour charges exceptionnelles ont contrait le groupe à déposer le bilan. En clair, le même connard (cf ci-dessus) savait qu’il prenait un bâton merdeux. Il s’en foutait car le salaire était mirobolant et le bateau avant de couler pouvait encore tenir un ou deux ans. Largement de quoi préparer sa sortie avant l’estocade finale.

Pour tout dire, fuyez mes amis ses positions, elles sont horriblement stressantes et difficiles à vivre. Et puis c’est bien connu, l’argent ne fait pas le bonheur. Alors à quoi bon ! Opter pour une vie de petit avec des petits moyens, une petite maison, des petits impôts, des petites soirées… Tout en petit sauf les emmerdement très très gros eux !

Mais revenons à la participation aux bénéfices, vous saliver d’impatience devant la missive qui annonce la bonne nouvelle. Ca y est, elle est tombée, elle est bloquée pour cinq ans mais vous pouvez déjà la caresser du regard, la convoiter avec gourmandise car elle est à vous enfin. Vous décachetez fébrilement l’enveloppe. Vous ouvrez sans ménagement le courrier porteur de tant d’espoirs. Et là, c’est le choc : 200 €. Vous étouffer, vous êtes au bord de l’agonie, vous avez été spolié, on vous a dérobé votre bel argent. Vous écumez de rage, cela ne va pas se passer comme ça ! Vous savez que c’est impossible, votre entreprise n’a pas fait des bénéfices records cette année !

Vous réclamez justice, vengeance. Puis les explications arrivent et le vertige vous emporte. Vous êtes pris de nausée. Et oui, malgré des bénéfices record, la société à du passer des charges exceptionnelles suite à la fermeture d’une usine de production qui doit être réhabilitée avant sa cession, le plan sociale qui a découlé de cette fermeture à entraîné des dépenses exceptionnelles qui ont fortement pénalisé le résultat de l’entreprise.

Moralité : Vous vous êtes bien fait…
Adieu les rêves de gloire, la vie de château. Adieu luxe, calme et volupté. 8H30, déjà en retard pour partir au boulot. Votre chef va encore vous faire des remontrances pour votre retard…

samedi, mars 04, 2006

Le jour de la fin

Ce qui est sympa dans une entreprise c’est le jour de votre départ. En particulier lorsqu’il est de votre initiative. Mais commençons par le cas inverse : Quand vous êtes virés ? (peu importe le contexte)

Dans ce cas précis, vous êtes rapidement un pestiféré (des fois que ce serait contagieux). On vous parle de moins en moins, vous êtes isolés. C’est comme si vous vous étiez sublimés en une fraction de seconde. Et pourtant vous êtes bien là mais vous n’existez plus. Le néant vous guette et vous souhaitez vivement que cela se termine. Enfin arrive le jour fatidique du départ. Si vous avez de longs états de service, faites confiance aux pleureuses en tous genres pour venir verser une petite larme et se lamenter sur les vicissitudes de ce bas monde. Faites aussi confiance à une bafouille de votre ancien chef pour venter tous vos mérites (tiens c’est bizarre, c’est pas lui qui m’exécrait et qui a tout fait pour me virer !). Et prenez un air surpris et reconnaissant quand on vous remettra votre cadeau d’adieu. Il aura emmerdé tout le monde car il faut mettre une contribution mais personne n’osera s’abstenir de donner de peur de passer pour un pingre ou une âme sans cœur. Quand le chemin de croix sera terminé vous serez libres et tous ceux qui restent pousseront un ouf de soulagement : Enfin, il est parti !

Dans le cas ou c’et vous qui mettez fin à toutes ces années de bonheur, le ton n’est plus le même. Vous attirer la convoitise des autres. Vous êtes jalousés pour avoir eu le courage de partir (en plus avec un salaire mirobolant !). Vous êtes une ordure, un pistonné et qui sait si vous n’avez pas couché pour y arriver. Votre patron vous déteste pour lui avoir fait ça à lui qui avait tant fait pour vous. Il faut dire que vous l’avez mis dans une position difficile car c’est lui le dieu vivant. Vous, vous n’êtes là que pour la fermer et exécuter ses oukases de petit tyran de foire. Le grand patron lui aussi vous déteste car vous allez contrarier ses moyennes de turnover, son climat social et surtout vous allez donner envie aux autres (crime de lèse majesté qui mériterait au minimum un autodafé !!). Quand le jour de la libération se présente, vous l’embrassez avec volupté ce que ne manqueront pas de vous reprochez vos ex-coreligionnaires, vous serez voués aux flammes de l’enfer. Finalement vous êtes le diable en personne. Donc pas de cadeau tout au mieux un bon coup de pied au cul et l’opprobre des dirigeants. Ils vous souhaiterons les pires tourments dans votre nouvelle vie. Mais vous, tout sourire, le triomphe au bord des lèvres vous ne pouvez que savourer leur lamentable étroitesse d’esprit.

En fin de compte, lorsque l’heure du départ à sonné, personne ne peut ni vous aimer ni vous soutenir (jalousie quand tu nous tiens !). Mais qu’importe, dans ces trop rares moments de jouissance rien ne peut vous atteindre. Vous avez décrochés la lune, vous vous êtes approchés du divin. C’est l’extase, l’euphorie, l’apothéose. Parfois les lendemains déchantent. Malgré tout, ça valait le coup d’être vécu et vous avez eu la sensation de présider à votre destinée. Vous avez touchés au libre arbitre, il coule à flot dans vos veines. C’est l’arme absolue de votre vie. C’est la balance du destin que vous tenez entre vos mains.

samedi, février 25, 2006

Les défenseurs de la veuve et de l'orphelin : Les Syndicats

Syndicats : Groupement de personne ayant pour objectif la défense des intérêts communs.

C’est certainement une des activités les plus louables qui existe. Le problème c’est quand les syndicats n’exercent plus la mission qui leur a été confiée. Chez Décadence S.A. moins de cinq personnes sont syndiqués : Pourquoi ? Parce que plus personne n’y croit. Il n’est pas nécessaire de regarder bien loin pour constater les errements syndicaux. D’abord, ils contestent tout et n’importe quoi, sont les âmes damnés de certains mouvements politiques, défendent des intérêts corporatistes indéfendables, et enfin ne font preuve d’aucune contre proposition réaliste.

L’idéologie, voilà ce qui tue les syndicats. S’étant totalement décrédibilisés auprès des salariés, plus personne ne veut s’impliquer dans ces mouvements et c’est néfaste car les employés, isolés et esseulés, ne pèsent pas lourd quand il faut négocier des dispositions particulières. On en arrive à des solutions pitoyables. Chez Décadence S.A. pour être un élu, il faut être syndiqué. Comme ils sont peu nombreux, ils sont automatiquement élus. Leur représentativité est nulle. Et pour tout dire, ils sont plus proches du relais routier que du relais château !

La grande difficulté de ce thème c’est aussi l’individualisme rampant de la société française. Vous pouvez être sûr que bien des personnes sont très mécontentes de leur sort mais ne lèverait pas le petit doigt pour aller défendre une cause commune. N’allez pas non plus imaginer une grève car même si vous arriviez à lever les foules pour défendre une juste cause, vous seriez dans la ligne de mire de votre direction.

En clair, l’entreprise est dominée par la peur et la lâcheté. Peur de trinquer pour les autres si on défend des idées, peur de représailles (pas toujours fictives), et lâcheté de ne pas défendre ses convictions pour se faire bien voir ou au contraire se faire oublier. Conséquence, la direction règne en maître. Elle flatte les sombres abrutis qui sont délégués du personnel. Elle leur fait avaler des couleuvres plus grosses qu'eux même mais ils n’en n’ont cure. Ce que ces crétins voient c’est que la direction doit négocier avec eux. Ils sont fiers de leur petit pouvoir minable. Dans la réalité la direction est bien aise. Elle est contente d’avoir pour interlocuteur ces benêts, ces ânes, ces rats, ces bêtes immondes. Elle les manipule, leur caresse le dos dans le sens du poil pour mieux les amadouer et leur apporter l’estocade finale.

Aujourd’hui le rapport de force est déséquilibré en faveur des directions (hors fonction publique) au détriment des salariés. L’approche court terme qui consiste à tirer la couverture à soi pour en tirer des avantages exorbitants est une mauvaise stratégie. Même si elle peut être satisfaisante dans l’immédiat elle sera désastreuse au finale. Pourquoi ? C’est très simple. Cela fait une trentaine d’année que nous sommes dans un monde broyé par le chômage de masse, par la surabondance de main d’œuvre par rapport à l’offre d’emploi. Avec l’arrivée des générations du baby boom à l’age de la retraite, le marché se retournera inévitablement (je ne crois pas que les gains de productivités compenseront les départs massifs en retraite). Le déséquilibre sera inverse. Ce jour là, ce sera aux entreprises de payer leurs excès cristallisés par le mépris des employés qu’elles auront surexploités. Ce jour là, les employés auront le choix de mener leur projet professionnel. J’espère pouvoir vivre ça.

Quand aux syndicats moribond et déliquescents que nous connaissons actuellement je leurs dis : « Disparaissaient au plus tôt et foutez nous la paix. Vous êtes tellement inutiles et obsolètes. Vous êtes une honte pour la nation. Vous avez défendus des corporations aux avantages scandaleux et exorbitants. Vous avez sacrifiés une partie de la population à vos propres intérêts. Vous m’écoeurez et je vous exècre. Ayez au moins la dignité de reconnaître vos erreurs et de partir sans coup férir »