A propos de...

35 ans, chef de groupe, marié on me décrit souvent comme froid et hautain de prime abord. Une fois qu'on me connaît les avis sont différents. Toutefois, on m'aime ou on ne m'aime pas mais c'est rarement l'indifférence qui prime.

samedi, septembre 16, 2006

Le séminaire

La fin de la période estivale est propice à remobiliser les troupes. Alors, Décadence S.A. comme toute bonne entreprise cède à la mode du séminaire de rentrée. Objectif avoué : remobiliser les troupes pour terminer l’année en fanfare et surtout cracher du cash (on ne vit pas d’amour et d’eau fraîche !). Pour que les gens se sentent bien tout est prêt : Séance de bourrage de crâne, pseudo activité sensé renforcer la cohésion de groupe et pour couronner le tout chambres communes pour ne pas s’ennuyer !

Alors donc, je disais, au menu : intoxication totale dix heures par jour. C’est ainsi que se succèdent diverses interventions plus ou moins intéressantes à un rythme effréné. Le supplicié à tout de même le droit de se restaurer mais rapidement il est rappelé à l’ordre car il doit enchaîner avec la session suivante. Dès le premier jour, l’homme de terrain est à bout, le regard hagard, l’air paumé il n’en peut déjà plus ! Comme il reçoit un débit ininterrompu d’informations il ne retient évidemment rien. De toute façon à quoi bon !

La journée s’articule donc autour des formations ponctuées par de courtes pauses pour refaire le plein et recharger les batteries. Parlons de ses moments, quand vous avez de la chance, les lieu de séminaires vous permettent de vous restaurer correctement. Si vous êtes poissard alors tout peu arriver et le régime que vous deviez entamer devient de fait effectif. Finalement ce n’est pas si dur de perdre quelques kilos.

Une fois que le supplicié à terminé sa longue journée de labeur en faisant semblant d’écouter le flot d’âneries qu’on lui assène, il peut alors se laisser aller à un peu de relaxation. Chez Décadence S.A. la relaxation du commercial passe par un bon whisky coca. D’ailleurs, il la pratique de façon intensive la relaxation du soir. Il est gênant de trop se relaxer car les lendemains déchantent quand on a dépassé les limites du raisonnable. Dieu à sois disant crée le monde en six jours, il en faut beaucoup moins pour achever les forçat de la salle de réunion.

Une fois la soirée terminée, vient l’heure au combien mérité du repos du guerrier. A ce moment fatidique, l’angoisse se lit sur tous les visages car en fonction de la loterie des chambres vous pouvez vous retrouver avec le pire des colocataires : ronfleur, ne connaissant pas les principes de l’hygiène, spécialiste de la réunion dans votre chambre quand vous voulez dormir etc. Vous finissez en général votre semaine fourbu et au bord de la crise de nerf.

Pour couronner le tout et afin de vous montrer que votre chère entreprise vous aime et n’est point ingrate avec vous, vous aurez droit à une activité de groupe. Bien évidemment, il faut trouver quelque chose de bateau pour plaire au plus grand nombre. Cela finit souvent par ne plus plaire à personne. Les participants y vont contraint et forcés pour faire bonne figure face au patron mais le cœur n’y est pas. Cela vire même au pathétique selon l’activité choisi.

Enfin, un jour l’heure de la délivrance arrive, le séminaire se termine enfin. Tout le monde prononce un ouf de soulagement mais personne ne se plaint de peur de se faire une mauvaise réputation auprès de nos charmants dirigeants. Une renommé de contestataire équivaudrait à une condamnation à mort. Nous en restons donc au faux semblants, les participants se congratulent, ne tarissent pas déloges sur ce merveilleux séjour enrichissant et brillamment organisé. Bonjour tristesse.

Bilan : Une période qui mobilise les ressources de l’entreprise avec un coût exorbitant pour un bénéfice nul. Finalement, il suffit qu’un gourou populaire dise une immense connerie pour que tout ses affidés singe benoîtement ses percepts. Un séminaire peut fédérer un groupe autour d’un projet à condition de le faire avec du cœur, de l’émotion pour faire adhérer les individus. Aujourd’hui Décadence S.A. ne fait son séminaire que par pur formalisme imbécile. Quel gâchis !

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