A propos de...

35 ans, chef de groupe, marié on me décrit souvent comme froid et hautain de prime abord. Une fois qu'on me connaît les avis sont différents. Toutefois, on m'aime ou on ne m'aime pas mais c'est rarement l'indifférence qui prime.

dimanche, décembre 03, 2006

Exemplarité

L’exemplarité. Un concept plutôt abstrait dans nos sociétés capitalistes. Pourtant, un dirigeant qui se veut critique et qui décide de faire des remontrances à ses subordonnés devrait être irréprochable, montrer l’exemple. Il devrait être l’homme que l’on admire pour sa compétence et son efficacité au quotidien. Il devrait être reconnu comme le meilleur d’entre nous. C’est ainsi que devrait se passer les choses à chaque échelon hiérarchique. Avec un référent : votre supérieur, vous qui épaté par sa compétence n’aspire qu’à une chose : égaler votre « mentor ». Ce sont bientôt les fêtes de fin d’année, j’ai le droit de croire encore un peu à Papa Noël non !

Plus jeune j’ai toujours eu la conviction que nous ne pouvions être dirigé que par des hommes d’exception, des personnages qui dépassent de la tête et des épaules les autres par leur compétence. Je croyais que les postes de direction étaient réservés à une élite véritable. Quand j’ai mis un pied dans le monde du travail, j’ai compris. La désillusion fut à la hauteur de mes espérances. Vous avez en fait trois types de gens qui parviennent au sommet de la pyramide.

Les premiers et les pires sont les fils de. Il y en a plus que de raison. Ils ont été élevés la plupart du temps dans des conditions déplorables, ce qui en fait des êtres suffisant et abjects. Ce genre de parasite se croit tout permis. Pourtant, il n’a pas une once des qualités de papa et il entraîne souvent dans son fiasco personnel l’entreprise familiale qui avait mis des décennies pour se hisser à ce niveau. Non l’intelligence pas plus que la bêtise ne sont héréditaires. Souvent, c’est d’ailleurs papa le responsable de cette faillite. Il a tout donné à son bambin en omettant l’essentiel : Le goût de l’effort, du travail et la modestie. Merci papa !

Les seconds dirigeants appartiennent à la famille Copinage and Co. Entreprise très efficace de lien tissé dans l’enfance, dans les grandes écoles ou via amitiés communes. Là, on ne parle pas compétence c’est inepte ! N’appartient on pas à une caste supérieur de fait. On parle d’amis, tout doute sur les aptitudes serait vulgaire ! Et on place ses pions tel les échecs. En cas de coup dur on trouvera toujours un « ami » pour renvoyer l’ascenseur ! Les effets sont saisissants, vous retrouver toujours les mêmes têtes qui tournent dans les différentes entreprises. C’est comme nos hommes politiques qui sont sur la scène publique jusqu'à ce que mort s’en suivent.

Le dernier groupe, le plus noble, ceux qui se hissent à la force du poignet. Très largement minoritaires, ces hommes doivent déployer des trésor d’astuce pour espérer un jour sortir de leur condition de roturier. Parfois, il vendent leur âme au diable et deviennent les Sherpas de ces derniers, leurs bouffons, leurs amuseurs publics. L’ascension à parfois un prix très élevé. Mais certains y arrivent grâce à leur exceptionnelle compétence. Les obstacles sont nombreux mais la persévérance paye.

Voilà où nous en sommes. Nous sommes bloqués par des inamovibles, des indéboulonnables. Peu importe votre compétence, il faudra ronger votre frein jusqu’à ce qu’ils ne soient plus sur le marché pour faire votre place au soleil. Tout tourne à l’envers et il faut espérer que les choses vont changer à brève échéance sans quoi l’accumulation de frustration pourrait déchaîner les passions. Ne dit on pas que patience est mère des vertus…