A propos de...

35 ans, chef de groupe, marié on me décrit souvent comme froid et hautain de prime abord. Une fois qu'on me connaît les avis sont différents. Toutefois, on m'aime ou on ne m'aime pas mais c'est rarement l'indifférence qui prime.

vendredi, avril 29, 2011

Le séminaire opium du peuple

Quand tout va mal, que la situation semble désespérée chez Décadence S.A. on organise un séminaire. Pour que l'invocation réussisse, il vous faut quelques ingrédients :

D'abord un lieu prestigieux, histoire d'impressionner tous les idiots qui vont se pâmer devant tant de considération et pouvoir frimer auprès de leurs amis. Genre : " Tu sais ou on va nous pour notre séminaire !?!" Ainsi les crétins se gargarisent de leur pitoyable vie par procuration et vont gaiement s'extasier devant tous le déversoirs de poncifs qu'on va leur servir.

Il faut aussi le top management. Généralement ces messieurs absolument inaccessible et qui n'ont strictement rien à foutre de votre petite personne vienne en masse (en masse salariale devrais-je dire !). Le top management c'est des mecs cool, ils vont en séminaire "casual" (parait que c'est mieux que décontracté !). Et alors ce qu'il ont c'est vraiment de l'amour. Ils aiment tous le monde, leurs subordonnés, l'entreprise (qui les a recruté à grand frais et qu'il vont vite quitter avec un bon pactole pour des résultats lamentables), et surtout ils s'aiment tous dans le top management. Séquence, accolade entre eux, politesses sirupeuses, compliments éhontés etc. On a droit à la totale et tout le monde est au courant qu'ils se détestent profondément. Chacun étant le fusible de quelqu'un avec sauce lutte de pouvoir donne un mélange des plus explosifs. Mais la on laisse les armes au vestiaire, on est en séminaire. Tout est parfait dans le meilleur des mondes.

On ajoute dans la marmite, la fameuse soirée. Ah la soirée c'est mon moment préféré. Les frontières entre les hommes se réduise à la vitesse du taux d'alcool dans le sang. Le top ten s'est bien sur éclipse. On peut rigoler cinq minutes avec les gueux mais faut pas pousser quand même. D'abord ils ont un métier et en plus aller partager un repas même pas étoilé au Michelin, c'est humainement impossible. Mais il reste beaucoup de monde et après une certaine heure, votre N+2 devient votre meilleur ami. Vous rigoler bien et puis vomir ensemble ça crée quelques liens ! Le lendemain, le vouvoiement est de rigueur. Il s'est passé quelques chose la veille ? Allons la soirée est hors du temps des hommes, elle n'a jamais existé, tout ce que vous avez pu vivre n'a été qu'une illusion.

Ce qui est très en vogue, c'est d'inviter des guests stars. Des gens connu qui viennent vous faire partager leur expérience et comment eux ont réussi face à l'adversité. C'est sympa d'écouter des pointures et instructifs. C'est certainement le moment ou on est pas gagné par l'ennuie. Mais restons sur nos gardes, les gens qui viennent ne font pas parti de notre monde, ils sont en général dans l'excellent. Ils sont payer pour nous faire rêver. Or, l'aspiration imbécile qui consiste à croire que tout est possible pour tout le monde. Qu'il suffit de croire en ses rêves pour les réaliser. Qu'on est tous unique, exceptionnel etc. Renvoie à une notion très américaine que personnellement j'exècre. Car c'est faux puisque nous connaissons surtout tous ceux qui y ont cru et y sont arrivés. On ne connaît pas toutes la multitude des anonymes qui a échoué. Nous n'avons pas tous les même chance de départs, les même opportunité, la même bonne étoile. A la place de la religions on nous fourgue un nouvel opium, la réussite des autres (par procuration). Cool.

Enfin tout bon séminaire dit : Il faut qu'on fasse faire des choses à nos disciples pour les évangéliser, pour les fédérer, pour leur faire gober toutes les conneries de la stratégie de l'entreprise qui demande les efforts de tous (pour les bonus des dirigeants et les actions gratuites). Parce que dans les Décadence S.A. qui sont coté en bourse, l'important c'est le cours de l'action. Le reste, on s'en fou ! Donc pas de stratégie moyen terme, pas de vision. Un bon plan à un an voire moins pour faire monter le cours et revendre ses stocks options histoire de devenir riche et de pouvoir partir vite fait. Car tous ces dirigeants éphémères le savent. L'important c'est le présent, le reste c'est de la littérature. Peu importe le devenir de Décadence S.A. sur la durée, il seront plus là quand les problèmes qu'ils ont créer par des vue court termistes devront être résolues. C'est leur successeur qui mettra les mains dans le cambouis.
Mais revenons à nos moutons, quelle activité à donner en pâture aux moutons ? Ben c'est pas simple, mais c'est toujours pourri. Jeux minables, présentation soporifiques, activité en groupe. On ne sort pas de tous les stéréotypes du genre. A mourir t'ennuie ou à pleurer de consternation selon le cas. Les ratés décérébrés avalent sans broncher le foin qu'on leur présente. Les autres un peu plus malin s'ennuient ferme, n'écoute pas grand chose et attendent que le chemin de croix se termine. Il y a quand même douze station obligatoires. C'est long !

Quand la clôture arrive,les troupes de boeuf sont galvanisées, remontées à bloc, prêts à tous les sacrifices. Nos dirigeants sont les plus forts, géniaux et conviviaux. Ils savent ou ils vont et on va tous gagner ensemble. On va être fier de porter l'étendard de Décadence S.A. On mourra pour Décadence S.A. s'il le faut. Qu'est ce que le sacrifice d'un pour le bien de tous.
Si on laisse de coté les cons toujours prêt à foncer tête baissé dans le néant. Que nous reste t il ? Le bateau est en train de sombrer mais les officier n'ont pas l'intention de couler avec le navire et l'équipage. L'équipage doit trimer jusqu'au bout pour assurer la sécurité de ses officiers (c'est quand même la moindre des choses). Décadence S.A. est franchement dans la merde mais on sait pas du tout quoi faire.

Moralité : vous repartez encore plus consterné que lors de votre arrivée. Faudra choisir le bon train pour éviter le déraillement à pleine vitesse mais quand on vit chez Décadence S.A, on est peut être pas bon partout mais la navigation en eau trouble, ça on connait. Le menu sera donc:
- service minimum
- passage entre les gouttes et les charettes
-attente d'un prochain top manager qui donnera une nouvelle orientation à Décadence S.A. Pas pour le meilleur mais pour le bien pire évidemment !!!
Ah spirale négative quant tu nous tiens...

dimanche, avril 17, 2011

Le fou du roi

Souvent chez Décadence S.A. on est le chef de quelqu'un. Vous avez vous aussi remarqué qu'il y a beaucoup de chef de pas grand chose particulièrement habile pour vous casser les pieds et faire perdre du temps. Il y a même des titres ronflants mais dès qu'on creuse, le néant, le vide total. On sait pas trop ce que font ces gens mais ils paradent, se pavanent, font  la roue. Ce sont des chefs eux ! Des emmerdeurs surtout !! Par contre, ce qui est cocasse chez Décadence S.A. c'est que tout chef est le subordonné d'un autre chef. Le chef du chef est un roi, un dieu tout puissant pour les autres chefs qui sont sous sa coupe. Le chef des sous chefs peut tout se permettre. Dire les plus grosses conneries, sortir les blagues les plus pourries, tout le monde est enthousiaste. La ferveur est au RDV quel génie ce chef, quelle envergure ! Quelle puissance vraiment inégalable !

C'est comme cela que l'on devient le fou du roi. On est lobotomisé, incapable d'exercer son esprit critique. Dans la vie de tous les jours on discute, on conteste, on refuse, on rejette. Chez Décadence S.A. on dit OUI et gare aux réfractaires. Avoir une idée contraire à votre mentor vous place tout de suite dans les révolutionnaires. Un homme dangereux, subversif, mauvais. Brrrrrrrrrr. Par contre quand vous avez le rôle du bouffon, alors là, tout va bien. Un bon petit toutou toujours à remuer la queue pour dire bonjour ! Un Medor d'opérette prêt à remplir toutes les missions y compris les plus révoltantes, avilissantes ou choquantes. Mais c'est tellement plus simple d'être un bouffon. C'est tellement plus confortable, plus facile. On est tous tenté par la facilité, pourquoi lutter alors que se laisser porter par le courant est tellement plus agréable. En plus on est toujours récompensé quand on est un Sherpa. Les révolutionnaires ont toujours mal fini. Il faut dire qu'ils voulaient aller un peu loin !

Alors entre révolutionnaire et bouffon tentons la voie moyenne. Certes elle est difficile mais elle permet de pouvoir encore garder un minimum d'estime de soi. Oublions le chêne, soyons le roseau. Pliez mais ne rompez pas. Vous y perdrez le respect voire pire, votre âme. Il y a suffisamment de damnés chez Décadence S.A. Il est inutile de grossir leurs rangs. Quand aux bouffons, laissons les se pâmer devant leurs héros car quand ce dernier sera remercié, ses acolytes seront nettoyés avec lui à moins de devenir les nouveaux bouffons du nouveau roi. Un vrai recyclage, qui a dit que les entreprises n'étaient pas éco citoyennes !

Mise au point

Cela faisait bien longtemps mais le temps me manque pour m'exprimer. Mais j'ai pris le temps de répondre à tous les commentaires qui traînaient et qui à ma grande surprise sont parfois assez critiques voire violent. J'avoue que tout cela m'amuse car je ne suis pas très sensible aux insultes et autres niaiseries. Par contre, je suis surpris par certains commentaires qui donnent à penser que je ne suis qu'un stupide gauchiste imbécile. Je voulais donc leur faire un clin d'oeil et bénéficier d'un droit de réponse (c'est mon blog tout de même !).
En premier, mon blogue est une vision partiale et partielle évidemment. Sinon ce serait moins drôle et moins violent. Je décris tout ce que j'ai vu d'intolérable mais tout est vrai hélas. Je n'ai jamais fait part d'éléments positifs car ce n'est pas le sujet de ce blog. Mon sujet, c'est la dénonciation de toutes les pratiques minables et lamentables de manager incompétents et peureux. De sombres inutiles arrogants et pédants faisant preuve d'une morgue insupportable. De vils personnes imbues de leur petit pouvoir et se comportant en véritables dictateurs et jouissant de ce risible et dérisoire pouvoir. Enfin je parle des vrais cons qu'on ne cesse de rencontrer tout au long d'une carrière. Mais cela ne se veut pas une généralisation a l'ensemble des managers et des patrons. C'est totalement ridicule et faire preuve d'une courte vu que de croire cela.

J'ai une véritable admiration pour les patrons de PME (du moins une grande majorité !) qui triment chaque jours car il faut en vouloir pour se faire une place au soleil. Par contre, il ne faut pas sombrer dans l'irénisme ; les salauds, les pourris rodent partout et ce sont eux mes cibles. Donc tout ce déferlement de critique m'a donné envie d'aller plus loin et de continuer. Si je peux emmerder ce qui détestent ce blog, je vais pas me priver. J'adore provoquer, c'est une seconde nature. Alors oui, je suis pas très régulier, normal j'ai une activité professionnelle intense. Mais je tenterai de faire de mon mieux pour continuer dès que j'en ai le temps car se faire détester, c'est plutôt très divertissant. Alors à bientôt messieurs les donneurs de leçon, je n'ai pas fini de vous faire chier !