A propos de...

35 ans, chef de groupe, marié on me décrit souvent comme froid et hautain de prime abord. Une fois qu'on me connaît les avis sont différents. Toutefois, on m'aime ou on ne m'aime pas mais c'est rarement l'indifférence qui prime.

samedi, avril 01, 2006

La mythologie du travail : Le temps

Et oui, comme souvent dans toute entreprise qui se respecte, le temps de travail est un élément essentiel de la performance. La croyance des gourous de la productivité et de l’efficacité veut que plus vous restez au bureau, plus vous êtes considéré comme un élément à « haut potentiel ». Intéressant comme axiome mais totalement faux voire imbécile.

Reprenons depuis le début : D’abord quelle que soit notre nature, nous sommes tous humains donc limités par nos capacités physiques et nos contraintes biologiques. Là où un PC peut tourner 24 heures sur 24, nous sommes obligés de dormir, manger, boire. Nos rythmes biologiques font que notre vigilance connaît des hauts et des bas tout au long de la journée. Pour faire simple : nous ne sommes pas taillés pour travailler 12 heures par jours même si on le voulait. Et pourtant, une pression très française veut que vous soyez obligés de rester au bureau pour montrer que vous êtes un bon.

Même si vous êtes très efficaces, même si vous avez terminés vos taches en temps et en heure, ou quel que soit le cas de figure, essayez de partir « tôt » et alors les railleries fusent. La plus niaise étant en générale : « Tu prends ton après midi ». Vers 18h30 -19 h c’est plutôt incongru non ! Alors on pourrait se dire, c’est partout pareil etc. Et bien non, les anglo-saxon ne dépasse jamais les 17 H. Par quel miracle en sont ils arrivés là, alors que nous, nous traînons jusqu’à des heures impossible au bureau. C’est très simple. Premier atout, ils ne prennent pas de pauses interminables pour déjeuner. Ils restent dans les bureaux et avalent un sandwich (phénomène culturel). Mais cela n’explique pas tout, ils ont beaucoup moins de vacances que nous.

Nous voilà face à un comble, ils ont des journées moins chargées mais en volume horaire annuel, ils travaillent plus que nous. Ne doutons pas de l’efficacité de ce modèle. Rentrer chez vous vers 17 h vous permet de participer à une vraie vie de famille avec femmes et enfants. Je ne parle même pas de la motivation au quotidien et de la productivité qui en découle. Une meilleure répartition de l’activité permet de moins s’user et d’être plus serin. Alors que chez nous, vous arrivez quand vos enfants sont couchés et votre femme vous fait des reproches pour ces journées interminables. Vous ne pouvez que traîner une sombre culpabilité sans pouvoir vous extraire de ce piège. Alors qui a raison et qui a tort ?

En ce qui me concerne le choix est vite fait. Changeons nos manières de voir les choses, brûlons la RTT sur le bûcher des vanités françaises, et tous les avantages scandaleux qui nous ont fait perdre l’essentiel : la vie au quotidien, l’envie d’aller travailler et le plaisir que cela peut procurer (et oui ça arrive!). Revenons à plus de simplicité et d’efficacité. Les évidences sont si difficiles à théoriser et à expliquer !

Quand je regarde mon quotidien, et bien sur 12 heures passées au bureau quand on est très motivé, les heures efficaces représentent 6 – 8 heures pour les champions. Mais le reste du temps !
9H : Pause café du matin. Elle peut s’éterniser car la journée sera longue et vous n’êtes pas très pressé de vous tuer au travail
11 H : Votre attention décline, l’heure du repas approche et votre productivité est en berne
14 H : La digestion bat son plein et vos yeux se ferment. Inutile de commencer une tache complexe vous êtes à l’agonie
16 H : Pause goûter (on a faim !)
19 H : Vous êtes cuits (à point !). La journée vous a laminé mais vous ne pouvez pas partir. C’est trop tôt tout le monde est encore là. C’est le bon moment pour faire votre tournée des bureau et vous informer de tous les potins de la boite !

Moralité : Pathétique quand tu nous tiens. Voilà où nous en sommes à ce jour. Les cadres déambulent dans les couloirs de leur prison. Otages de conventions sociales ridicules et contre productives. Toutefois, n’oubliez pas que la France tel le Titanic est réputée insubmersible ! Pour ma part, je vous conseille Lourdes car seul un miracle peut nous sauver de la catastrophe qui nous guette.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Aux US, si on part tard, soit on est considéré commé désorganisé, soit le boss a mal qualibré le poste. Par contre, on ne perd pas 3 plombles près de la machine a café.
C'est moins convivial, mais rien n'empeche d'aller prendre une biere avec les collègues de temps en temps pdt les after hours.

Theodose a dit…

Nick> Je vois bien ce que tu veux dire et nous sommes hélas tous logés à la même enseigne. No comment sur la branche sorry !

Jean-Hubert> Les américains ont tout compris. (ça me fait mal de dire ça car je les déteste). Leur système nous démontre tous les jours notre erreur.

Anonyme a dit…

alors votre emploi du temps, il est mortel, ça me rappelle à la minute près le mien.

Pourtant, j'ai essayé d'initier une nouvelle tendance pour partir plus tôt le soir (avec 1 bonne heure de RER le soir)dans ma boîte, une énorme boîte nord-américaine en +....du côté du 78 aussi.

Bref, j'ai arrêté d'aller manger le midi, me contentant d'un sandwich, pour me consacrer au travail, à cette heure, on est très dispo.
Et bien, ça n'a pas marché. J'avais beau prouver mes heures de travail effectif et finir mes tâches, j'ai reçu des avertissements de la part de mes supérieurs. Pas besoin de me justifier, personne ne voulait rien entendre.
Le credo: venir de 8h30 à 18h-18h30 (ça faisait + sérieux) et faire une pause à midi. Même si c'était inutile.
Bravo l'avancée des 35h...C'était toujours le même qui avait les jeudis aprèm' libres et les vendredis. Moi, on m'a seulement autorisée à partir avec 1/4 h de moins par jour!!! Chapeau les mecs!!