A propos de...

35 ans, chef de groupe, marié on me décrit souvent comme froid et hautain de prime abord. Une fois qu'on me connaît les avis sont différents. Toutefois, on m'aime ou on ne m'aime pas mais c'est rarement l'indifférence qui prime.

samedi, avril 22, 2006

La femme est un sous homme !

Dans toute entreprise, les médias ne cessent de nous le marteler, les femme subissent le joug des hommes. Elles sont toujours moins bien loties que leurs homologues masculins. On ne peut contester ces faits. Les femmes cadres sont plus rares que les assistantes et elles profitent de conditions salariales plutôt désavantageuses. Il faut dire que ces charmantes entreprises n’aiment pas les potentielles poules pondeuses. Une femme est un problème (et pourtant si elles n’existaient pas où seraient les forces vives de la nation ?). Elle n’est pas un être humain elle est un risque éventuel de grossesses multiples avec virtuellement un congé de maternité longue durée. Un véritable cauchemar pour tout DRH qui se respecte. Il faut remplacer la belle (jusque là ça n’est pas trop difficile) mais comble de l’horreur, il faut la réintégrer à un poste équivalent malgré tous les congés parentaux qu’elle aurait pu prendre. Le crime est très grave !

L’abomination peut même parfois muter en une quatre cinquième. Toute entreprise est immédiatement prise de nausée au son de ce mot au combien vulgaire. Il faudrait avoir une personne qui travaille quatre jours sur cinq ? Inconcevable ! Quel va être le retour sur investissement de cet employé qui doit consacrer du temps à ses enfants qui ne peut plus faire d’heures sup à en mourir. On a voulu la libération de la femme et voilà comme elles remercient les tendres entreprises qui leur ont fait confiance ! Et pour couronner le tout, ces dames demandes des responsabilités et un salaire de ministre ! Il ne faut tout de même pas rêver !

Comme vous pouvez le comprendre une femme peut contracter une maladie (la grossesse) de très longue durée au moment de sa vie où elle peut être rentable pour l’entreprise. De surcroît, une fois la maladie évacuée, elle risque de conserver une, voire plusieurs larves parasites (des enfants) qui vont mettre en péril son implication et sa productivité dans l’entreprise. Afin d’éviter que la gangrène ne gagne tous les niveaux de l’entreprise, il est fortement conseillé de limiter l’accès de l’unité de production à des taches subalternes. Toutefois, afin de peaufiner une image acceptable socialement, il est recommandé d’extraire quelques lots ayant subi des tests approfondis et qui présentent des anomalies (instinct maternel faible et carriérisme aiguë) pour en faire des cautions contre toute attaque de sexisme. Ces modèles défectueux pourront aussi servir d’égéries pour montrer aux autres produits que tout est possible si on y met les moyens. Il est recommandé aussi de les sortir régulièrement pour les montrer afin de renforcer l’image militante et profondément égalitaire de la société.

Le marteau ou l’enclume, voilà un choix Cornélien. Mère ou working girl ? Ce dilemme ne devrait pas exister. C’est ça aujourd’hui l’égalité. Sur le peu de femmes cadre que nous avons chez Décadence S.A., j’en vois bien peu d’épanouies. Une sympathique pression latente pèse sur leurs épaules. (La DRH SS veille sur vous n’ayez crainte). Les gros mots sont interdits (enfants, maternité, 4/5ième). Les rares qui ont osé bravé la colère des Dieux ont été châtiées ou le seront dès que l’occasion se présentera. Le Léviathan DRH est prêt à tous les harcèlements et mesquineries de tous types pour avoir leur peau.

Quand vous êtes une femme dans un monde d’homme, ce qui est aussi agréable c’est le coté amusant de vos collègues mâles. Les mauvaises blagues fusent, les commentaires désobligeants sont légions et deux options s’offrent à vous. Soit vous êtes une salope soit vous êtes frigide. Les femmes normales, ça n’existe pas, c’est scientifiquement prouvé. Elle sont retorses ou grenouille de bénitier. C’est ainsi que la gente masculine s’amusent en divers classements en tout genre du plus subtile (bonne, pas bonne) au plus sordide (utilisable ou pas utilisable « pour rester poli »). Un florilège de réflexions et méditations toutes plus intéressantes les unes que les autres plane sur les lieux de travail au quotidien. Le pire de tout c’est quand une personne de la gente féminine fait l’erreur de se lancer dans une aventure avec un collègue peu scrupuleux. Une fois l'information diffusé par cet impétrant, la compétition entre reproducteur fait rage. Il faut être à la hauteur du séducteur qui a levé du gibier.

Tous ces petits plaisirs entre amis du quotidien, c’est même trop agréable. On en redemanderait tellement que c’est intéressant. Enfin nous sommes dans un pays civilisé et évolué. Le seul mot de la fin qui s’impose : Pourvu que ça dure !

mercredi, avril 19, 2006

Cinquième perso : La DRH

On pouvait penser qu’il existe au sein de l’entreprise un terrain neutre, un lieu au-delà du bien et du mal, un endroit ou règne l’impartialité : La DRH. Avis à tous ceux qui commettent cette erreur, elle peut être lourde de conséquences. Normalement la DRH est un lieu de dialogue confidentiel entre les différents intervenants. Vous devez normalement aborder des sujets délicats pour y trouver des solutions ensemble dans la sérénité et pour le bien être de tous (entreprise et employés).

Comme cous pouvez l’imaginer, chez Décadence S.A. il n’y a pas de place pour les idéalistes et encore moins pour les fleurs bleus. La DRH est une sorte de trou noir, un néant absolu. C’est la négation même de la concertation et de l’écoute. La DRH est tel un petit chien (plutôt un roquet d’ailleurs) aux ordres de son maître (le DG). Et son niveau de tolérance se rapproche plus de la Gestapo que d’Emmaüs. Menant une véritable inquisition, à l’affût de toute rumeur, et bien évidemment toujours prête à se délecter de dénonciations en tout genre, son objectif servir son idole, son dieu au détriment de ces pauvres salariés (une sous race tout juste utile à servir ou périr) !

Ce charmant service aurait fait un carton sous l’occupation et ses affidés. Il faut dire qu’il symbolise parfaitement bien les nostalgiques de la dénonciation et de la haine des autres. L’incarnation de ce magnifique état d’esprit est parfaitement incarné par son principale représentant la DRH en personne. Un être vil, foncièrement méchant et surtout prêt à servir ses propres intérêt sans complexe ni remords. Un style inquiétant, un regard hagard, une peau vérolée, elle ressemble à une abomination surgie directement des enfers. Cet être infâme est logiquement détesté et honnis mais remplis parfaitement son rôle de séide. Tel un vautour, elle guette en permanence les allées et venues de proie potentielles. Son credo, le mal, la persécution des faibles et leur exploitation.

C’est tellement plus simple de taper sur les impotents plutôt que de dépenser de l’énergie à les défendre. Fier de son pouvoir pathétique de nuisance, elle a aussi organisé sa cour d’adorateur. Ses sherpas lui rapportent le moindre bruissement de rumeur qu’elle s’empresse de rapporter à son démiurge. Tout ça pour vivre par procuration la sensation du pouvoir et aussi pour nuire aux autre (méchanceté quand tu nous tiens !). Dans ce contexte, les membre du sexe opposé son mieux lotis car avec un physique écoeurant la goule n’aime pas la concurrence. Parfois, un petit sacrifice de sa personne peut être profitable. Certains s’y sont attelés et il faudrait leur décerner une médaille pour un tel renoncement.

La morale de cette histoire, c’est qu’il n’y a pas de morale. Chez Décadence S.A. inutile de tenter de se tourner vers quelqu’un. Inutile de tenter de se confier pour exprimer une critique constructive. Ici les problèmes n’existent pas, ici tout va bien dans le meilleur des mondes. Et si vous ne penser pas de cette manière, on tire la chasse et l’eau propre remplace l’excrément que vous étiez. Chez Décadence S.A. on n’aime pas les empêcheurs de tourner en rond. Le cerbère veille tapis dans l’ombre, prenez garde de ne pas le réveiller.

samedi, avril 08, 2006

Le comble de l'inutilité : La Réunion

Quand vous êtes au sein d’une entreprise, vous ne pouvez pas échapper à la communion obligatoire de tout salarié qui se respecte : La Réunion. Cet instant privilégié de dialogue et de « brain storming » devrait être l’aboutissement d’un processus permettant de faire avancer l’entreprise. Or que ce passe-t-il dans le vrai monde de tous les jours ?

La première chose que l’on constate c’est qu’on a au moins une réunion par jour. Vous passez alors votre temps à courir de réunion en réunion. Cela vous empêche de faire votre travail correctement. On vous reproche alors d’être mal organisé. Le postulat « crétin de base » étant que si vous n’avez pas le temps de faire tout ce que l’on vous demande, c’est que vous êtes mal organisé. A aucun moment cela pourrait être dû à un quelconque sous effectif au sein de la structure (ça se saurait tout de même si vous faisiez le boulot de deux personnes !).

Le second point marquant de la réunion c’est que l’on y fait strictement rien. Dans 90 % des cas, les réunions planifiées ne servent à rien. Aucune décision n’y est prise, aucun indicateur n’est mesuré concrètement de l’une sur l’autre. Par contre beaucoup de temps est consacré aux noms d’oiseau, petits règlements de comptes entre amis, coups bas etc. Cela fait le charme des réunions, les clans se forment et la guerre de tranchée commence. L’intérêt de l’entreprise on s’en fou. Ce qui compte, la victoire sur le groupe d’influence concurrent. Les décisions qui s’imposent peuvent attendre la chute de vos concurrents. Et puis, il vaut mieux une mauvaise décision ou vous sortez vainqueur, qu’une bonne décisions ou vous seriez perdant non !

On se retrouve dans la cour d’école de nos années de collège. Nous avons le pion alias le DG qui distribue les heures de colles et les bon points, les fayots, les bons élèves et les dissipés tous prêt à se pavaner pour plaire au chef. Cette grande ménagerie une fois mise dans une salle de classe se comporte comme un véritable poulailler pour plaire à son coq. Finalement le monde des adultes n’est pas si loin de celui des enfants. Sous couverts de quelques artifices, les années collèges n’ont guère changées. On se moque, on persécute, on se bat etc. tout est plus vicieux, larvé, occulté mais fondamentalement tout est identique. Seule la forme change. Après des millénaires d’évolutions, en arriver là ! Bonjour tristesse !

Chez Décadence S.A. on est à Versailles. Décisions arbitraires, omnipotence du monarque, exploitation des gueux et noblesse ultra privilégiée. Tout y est, plus besoin de lire des livres sur le thème vous le vivez en direct. La réunion est un conseil du roi où se dernier tranche et distribue des faveurs sans aucune cohérence ou intérêt pour l’entreprise. Mais à quoi bon, l’important c’est ce qui tombe en fin de mois. Les dirigeants internationaux, on peut toujours les enfumer, leur raconter m’importe quoi. L’essentiel : la ligne bénéfice doit être bonne.

L’ambiance, le climat sociale, le drame des laissés pour compte, on s’en fou, on est pas là pour ça. Nous, ce qu’on veut, c’est des euros pour les actionnaires, les salariés sont un moyen (utilisable, interchangeable, renouvelable et évacuable) pas une fin. De toute façon notre communication vers l’extérieur est très soignée. On peut tout dire :
- que notre souci principal est le bien être de nos collaborateurs, principal rouage du succès de Décadence S.A. (on se marre bien à raconter des conneries !)
- que nous sommes une entreprise éthique avec des engagements forts sur moult sujets. (l’éthique on n’a jamais su ce que c’était mais ça fait bien !)
- que nous signons nombre de conventions engageant la société sur les rapports humains avec les fournisseurs ou je ne sais quoi encore. (il faut souvent être inventif dans le flot de mensonges racontés !)

L’essentiel dans ce système, c’est que personne ne vérifie nos engagements. C’est la magie de la communication. Vous pouvez être l’entreprise la plus pourrie et pitoyable du monde, ça n’est pas grave, engagez un bon communicant et le tour est joué. Personne ne viendra remettre en cause vos dires car personne ne peut savoir ce qui ce passe au cœur de la firme. Le contrôle n’existe pas.

Qu’il est bon de rouler les gens dans la farine, une bonne image et la terre entière veut postuler chez vous. Il se seront bien fait enc… mais le fondamental est sauf, Décadence S.A. est aimée des idiots qui croient tout ce qu’on leur dit. Votre lot de consolation, vous n’avez pas un monarque à vie. Priez pour voir sa fin mais aussi pour espérer que le prochain ne sera pas pire !

samedi, avril 01, 2006

La mythologie du travail : Le temps

Et oui, comme souvent dans toute entreprise qui se respecte, le temps de travail est un élément essentiel de la performance. La croyance des gourous de la productivité et de l’efficacité veut que plus vous restez au bureau, plus vous êtes considéré comme un élément à « haut potentiel ». Intéressant comme axiome mais totalement faux voire imbécile.

Reprenons depuis le début : D’abord quelle que soit notre nature, nous sommes tous humains donc limités par nos capacités physiques et nos contraintes biologiques. Là où un PC peut tourner 24 heures sur 24, nous sommes obligés de dormir, manger, boire. Nos rythmes biologiques font que notre vigilance connaît des hauts et des bas tout au long de la journée. Pour faire simple : nous ne sommes pas taillés pour travailler 12 heures par jours même si on le voulait. Et pourtant, une pression très française veut que vous soyez obligés de rester au bureau pour montrer que vous êtes un bon.

Même si vous êtes très efficaces, même si vous avez terminés vos taches en temps et en heure, ou quel que soit le cas de figure, essayez de partir « tôt » et alors les railleries fusent. La plus niaise étant en générale : « Tu prends ton après midi ». Vers 18h30 -19 h c’est plutôt incongru non ! Alors on pourrait se dire, c’est partout pareil etc. Et bien non, les anglo-saxon ne dépasse jamais les 17 H. Par quel miracle en sont ils arrivés là, alors que nous, nous traînons jusqu’à des heures impossible au bureau. C’est très simple. Premier atout, ils ne prennent pas de pauses interminables pour déjeuner. Ils restent dans les bureaux et avalent un sandwich (phénomène culturel). Mais cela n’explique pas tout, ils ont beaucoup moins de vacances que nous.

Nous voilà face à un comble, ils ont des journées moins chargées mais en volume horaire annuel, ils travaillent plus que nous. Ne doutons pas de l’efficacité de ce modèle. Rentrer chez vous vers 17 h vous permet de participer à une vraie vie de famille avec femmes et enfants. Je ne parle même pas de la motivation au quotidien et de la productivité qui en découle. Une meilleure répartition de l’activité permet de moins s’user et d’être plus serin. Alors que chez nous, vous arrivez quand vos enfants sont couchés et votre femme vous fait des reproches pour ces journées interminables. Vous ne pouvez que traîner une sombre culpabilité sans pouvoir vous extraire de ce piège. Alors qui a raison et qui a tort ?

En ce qui me concerne le choix est vite fait. Changeons nos manières de voir les choses, brûlons la RTT sur le bûcher des vanités françaises, et tous les avantages scandaleux qui nous ont fait perdre l’essentiel : la vie au quotidien, l’envie d’aller travailler et le plaisir que cela peut procurer (et oui ça arrive!). Revenons à plus de simplicité et d’efficacité. Les évidences sont si difficiles à théoriser et à expliquer !

Quand je regarde mon quotidien, et bien sur 12 heures passées au bureau quand on est très motivé, les heures efficaces représentent 6 – 8 heures pour les champions. Mais le reste du temps !
9H : Pause café du matin. Elle peut s’éterniser car la journée sera longue et vous n’êtes pas très pressé de vous tuer au travail
11 H : Votre attention décline, l’heure du repas approche et votre productivité est en berne
14 H : La digestion bat son plein et vos yeux se ferment. Inutile de commencer une tache complexe vous êtes à l’agonie
16 H : Pause goûter (on a faim !)
19 H : Vous êtes cuits (à point !). La journée vous a laminé mais vous ne pouvez pas partir. C’est trop tôt tout le monde est encore là. C’est le bon moment pour faire votre tournée des bureau et vous informer de tous les potins de la boite !

Moralité : Pathétique quand tu nous tiens. Voilà où nous en sommes à ce jour. Les cadres déambulent dans les couloirs de leur prison. Otages de conventions sociales ridicules et contre productives. Toutefois, n’oubliez pas que la France tel le Titanic est réputée insubmersible ! Pour ma part, je vous conseille Lourdes car seul un miracle peut nous sauver de la catastrophe qui nous guette.