A propos de...

35 ans, chef de groupe, marié on me décrit souvent comme froid et hautain de prime abord. Une fois qu'on me connaît les avis sont différents. Toutefois, on m'aime ou on ne m'aime pas mais c'est rarement l'indifférence qui prime.

samedi, mars 11, 2006

Le miroir aux alouettes

La rémunération n’est souvent qu’une partie des revenus tirés de ce dur labeur journalier. Il y a une autre série d’avantages qui peut être intéressante. Je nomme ici les PEE, participations aux bénéfices et autres. Face à des années moroses, ce petit complément peut vous mettre du baume au cœur. Ca fait toujours du bien quand les montants du bas de ligne croissent. On se sent mieux, on se sent riche, on exulte.

Toutefois ces petits bonheurs n’arrivent que si vous faites des bénéfices ou si vous avez suffisamment d’argent pour en placer et bénéficier de l’abondement de votre entreprise. Et oui, ça se mérite d’engranger de l’argent. Messieurs les pauvres abstenez vous, vous êtes des indésirables dans ce monde (Egalité quand tu nous tiens !)

Il faut aussi savoir que jamais une entreprise ne vous donnera de bonne grâce ce qu’elle peut soustraire à votre avidité (c’est vrai à la fin vous n’êtes que des rapaces !). Heureusement que certaines dispositions sont obligatoires sinon vous ne verriez pas la moindre couleur des résultats du fruit de votre travail. Souvent au minimum vous avez la participation aux bénéfices qui concerne tout un chacun. Les stocks options c’est pas pour vous, c’est pour les têtes pensantes (bonnes ou mauvaises d’ailleurs !) pour ceux qui sortent du lot, pour les infaillibles, les surhommes, les autres en résumé.

Pour faire court, eux deviennent plus riches et vous non. La seule différence vient à l’heure du départ, pour vous c’est la porte, pour eux ce sont les indemnités pour ruptures de contrat avec moult millions. C’est horrible la vie de patron ! Il faut dire que c’est bien normal de leur donner beaucoup d’argent. Ils ne sont pas habitués à vivre avec un petit salaire, il faut bien qu’ils maintiennent leur niveau de vie et puis ils n'ont pas droit au chômage eux. Ils travaillent sans filet. Vous n’imaginez pas comme eux ils ont une situation précaire par rapport à vous les employés. C’est dur d’être riche ! Et puis pour un patron être bon ou mauvais, c’est bien relatif tout ça. Il est patron c’est tout. Quand il fait faillite, deux options sont possibles :
- La conjoncture défavorable entraînant, malgré un plan massif d’investissement, une crise d’inadéquation entre l’offre et la demande etc. En clair, un plantage royal du à une stratégie à la con impulsée par un crétin qui est arrivé à ce poste on ne sait comment.
- Le prédécesseur avait inéluctablement propulsé la société dans une spirale baissière. Sans le cashflow nécessaire, le paiement des échéances associées à des difficultés de trésorerie et des provisions pour charges exceptionnelles ont contrait le groupe à déposer le bilan. En clair, le même connard (cf ci-dessus) savait qu’il prenait un bâton merdeux. Il s’en foutait car le salaire était mirobolant et le bateau avant de couler pouvait encore tenir un ou deux ans. Largement de quoi préparer sa sortie avant l’estocade finale.

Pour tout dire, fuyez mes amis ses positions, elles sont horriblement stressantes et difficiles à vivre. Et puis c’est bien connu, l’argent ne fait pas le bonheur. Alors à quoi bon ! Opter pour une vie de petit avec des petits moyens, une petite maison, des petits impôts, des petites soirées… Tout en petit sauf les emmerdement très très gros eux !

Mais revenons à la participation aux bénéfices, vous saliver d’impatience devant la missive qui annonce la bonne nouvelle. Ca y est, elle est tombée, elle est bloquée pour cinq ans mais vous pouvez déjà la caresser du regard, la convoiter avec gourmandise car elle est à vous enfin. Vous décachetez fébrilement l’enveloppe. Vous ouvrez sans ménagement le courrier porteur de tant d’espoirs. Et là, c’est le choc : 200 €. Vous étouffer, vous êtes au bord de l’agonie, vous avez été spolié, on vous a dérobé votre bel argent. Vous écumez de rage, cela ne va pas se passer comme ça ! Vous savez que c’est impossible, votre entreprise n’a pas fait des bénéfices records cette année !

Vous réclamez justice, vengeance. Puis les explications arrivent et le vertige vous emporte. Vous êtes pris de nausée. Et oui, malgré des bénéfices record, la société à du passer des charges exceptionnelles suite à la fermeture d’une usine de production qui doit être réhabilitée avant sa cession, le plan sociale qui a découlé de cette fermeture à entraîné des dépenses exceptionnelles qui ont fortement pénalisé le résultat de l’entreprise.

Moralité : Vous vous êtes bien fait…
Adieu les rêves de gloire, la vie de château. Adieu luxe, calme et volupté. 8H30, déjà en retard pour partir au boulot. Votre chef va encore vous faire des remontrances pour votre retard…

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Théodose, tu vas avoir de la visite sur ton blog !!!
Fais moi un mail, je t'expliquerai.
http://www.radiofrance.fr/chaines/france-inter01/information/chroniques/blogs/index.php

Anonyme a dit…

Génial Jean-Hubert et Théodose.
Merci de m'avoir fait découvrir ce blog :)

Theodose a dit…

> Jean Hubert, j'ai laissé un message sur ton blog. Tu as donc désormais un mail ou me joindre donc n'hésite pas. N.B. Très amusant ton lien et les commentaires sur mon blog
> Eddy, Ravi que ça te plaise