A propos de...

35 ans, chef de groupe, marié on me décrit souvent comme froid et hautain de prime abord. Une fois qu'on me connaît les avis sont différents. Toutefois, on m'aime ou on ne m'aime pas mais c'est rarement l'indifférence qui prime.

samedi, novembre 11, 2006

Opération coup de balai

Et oui chez Décadence S.A., il y a aussi une période des soldes. Elle s’effectue sur le personnel au moins une fois par an. Et hop, on vous fout dehors et tout le monde est content. Je lis souvent que le code du travail en France surprotège le salarié. Cela entraîne une sorte de rigidité du travail qui serait à l’origine de tous les maux. C’est certainement vrai, mais chez Décadence S.A. cela ne se passe pas du tout comme cela.

D’abord avec un bon service spécialisé en droit du travail, on peut faire n’importe quoi. C’est comme cela qu’un licenciement économique totalement factice peut passer inaperçu alors que l’on embauche à tour de bras. Quand vous avez des experts de la loi, se moquer de cette même loi est un jeu d’enfant. Contrôler les employeurs relève de la gageure. Le deuxième point clef du laisser faire : le carnet de chèque. Quand on ne vous veut plus et que vous n’êtes pas un imbécile qui se laisse impressionner, l’entreprise devient très conciliante et vous fait un petit chèque pour que vous puissiez voir venir. Excellente méthode pour se dire au revoir en bon terme.

En ce moment les projets personnels factices ou réels se succèdent. Parfois, j’ai la sensation que mon tour n’est pas loin ! En tout cas, la méthode Décadence S.A. est infaillible, on vous nomme sur un poste car on croit en vous. Si vous vous en sortez bien alors l’amour, la gloire et la beauté sont votre ! Dans le cas contraire, on vous laisse vous enfoncer pour que vous vous consumiez à petit feu. Une fois que vous avez touché le fond, le prédateur fond sur sa proie pour porter l’estocade finale. Hébété, pris par surprise, vous rester sans réaction. Vous étiez déjà dans le renoncement car la pression psychologique a été constante sur vos épaules.

Ne vous as t on pas seriné que vous étiez un mauvais depuis des mois. Tout le monde ne dit pas que vous n’êtes pas à votre place. La méthode Coué de l’exclusion est en marche, au départ quelques sournois leaders d’opinion à la solde de personnes mal intentionnées lancent des rumeurs négatives. Les gens s’emparent de ses rumeurs et les amplifient. Tout le monde le dit et croit que vous êtes fini jusqu’à ce que vous en soyez persuadé. Vous êtes emporté par les flots de la conspiration. Ce travail de sape peut prendre du temps, un an ou deux selon votre résistance mais au bout du compte, elle fini toujours par avoir votre peau.

Se battre pour démontrer une forme de harcèlement morale est vain. Les bonnes intentions de nos législateurs sont des chimères inutiles. Le coup de balai que nous sommes en train de vivre chez Décadence S.A. est, comme toujours, habillé de bon sentiments. La réalité est plus sombre, tout est imprégné de mépris pour l’homme, de petitesse, d’absence totale d’humanité avec un objectif clair : Vous faire dégager le plus vite possible à moindre frais. Je prie pour que les personnes qui sont capable de telles bassesses payent un jour pour ce qu’elles ont fait. Oui l’entreprise n’est pas une association humanitaire, cela ne l’empêche pas toutefois de traiter ses hommes avec respect et courtoisie et non se fourvoyer dans cette parodie, cette commedia del arte qui nous est servie à chaque fois que l’on veut se débarrasser d’un « inutile ».


5 commentaires:

Anonyme a dit…

Ce système en place ne me manque pas.
C'est bon d'être à son compte.

Anonyme a dit…

Il m'est déjà arrivé d'être en péril dans mon poste.
Mon Country Manager voulait me garder mais un European Manager voulait que je parte pour me punir de mon franc parler. J'ai tenu 11 mois mais à la fin on a dû plier. Cela n'a pas servi d'être encore meilleur, d'être encore plus flexible, d'être encore plus résistant.
Moralité, cela ne sert à rien non plus de s'accrocher comme une moule à un rocher. Cette expérience fût une grande leçon d'humilité quant à mes propres forces à tenir en place.

Theodose a dit…

Jean-Hubert> Tu m'étonnes que cela ne te manque pas !

Francisco> Je partage ton opinion, nous avons tous un seuil de résistence à la bêtise. Et on remarque une fois de plus que le zèle ne paie pas. Quand un parton veut la peau de quelqu'un, il finit toujours par l'avoir.

Anonyme a dit…

Les grandes entreprises ont les services juridiques qui leur permettent de se débarasser de qq'un en contournant la loi ou même légalement (de toute façon ils ont provisionné les indemnités éventulles).
La protection du salarié est donc une douce illusion, surtout qu'il est difficile de prouver un harcèlement purement moral.
Par contre, il est vrai que la difficulté de se séparer d'un employé est bien réelle pour les TPE/PME, qui du coup rechignent à embaucher.
Tout le problème vient pour moi du fait que les politiques pensent qu'une entreprise ne peut être QUE grande, parce qu'ils ne cotoyent que des chefs de grandes entreprises (entre énarque on se comprend mieux).
Et c'est vrai aussi pour la gauche !

Theodose a dit…

Tibo : Je partage en effet cette dernière opinion